Science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par Michael Anderson
Scénarisé par David Zelag Goodman d’après le roman de William F. Nolan et George Clayton Johnson
Avec Michael York, Jenny Agutter, Richard Jordan, Roscoe Lee Browne, Peter Ustinov, Farrah Fawcett-Majors…
Titre original : Logan’s Run
Année de production : 1976
En l’an 2274, les humains qui ont survécu à la guerre, la surpopulation et la pollution vivent dans des cités construites sous des dômes dont le fonctionnement est géré par des super-ordinateurs. Le mode de vie est entièrement tourné vers le plaisir, une société hédoniste à la durée de vie pourtant limitée (afin de réguler les ressources et la démographie) car chaque habitant a une « horloge de vie », représentée par un cristal implanté dans la main. Lorsqu’ils atteignent l’âge de 30 ans (21 ans dans le roman), les citoyens sont obligés de participer à une cérémonie appelée le Carrousel où leurs corps sont désintégrés pour atteindre ce qui est appelé la « Renaissance ».
Mais il n’y a pas de renaissance, ce qu’ont bien compris des rebelles qui cherchent à échapper à leur sort et à l’exécution aux mains des Limiers, la force de police de la ville chargée de faire respecter le statu-quo. La vie de l’un de ces limiers, Logan 5, va changer le jour où le grand ordinateur central le charge d’infiltrer les Fugitifs pour retrouver et détruire le Sanctuaire, un lieu que chercherait à atteindre ce groupe clandestin…
Inspiré par un roman signé William F. Nolan (écrivain et scénariste, complice régulier de Dan Curtis avec lequel il notamment co-écrit Trauma, sorti également en 1976) et George Clayton Johnson (qui a écrit plusieurs fois pour la série La Quatrième Dimension), L’Âge de Cristal a été réalisé par le britannique Michael Anderson (Doc Savage arrive, Orca…). Le livre est sorti à l’origine en 1967 et a rapidement intéressé des producteurs, dont George Pal (La Machine à explorer le temps) qui s’est éloigné du projet lorsque sa vision de l’histoire s’est révélée à l’opposé de celle du scénariste (et connaissant les marottes de Pal, je ne suis pas étonné).
Après quelques années de développement, la MGM a confié l’adaptation au producteur Saul David (Le Voyage Fantastique) et le scénario à David Zelag Goodman (très loin ici de l’atmosphère des Chiens de Paille de Sam Peckinpah) qui a livré un nouveau scénario tout en incorporant des éléments apportés par ses prédécesseurs, comme l’idée du Carrousel. C’est Goodman qui a modifié l’âge de la soi-disant « renaissance » des habitants de la cité afin d’avoir tout de même un peu plus de choix pour la distribution.
Michael York (Les Trois Mousquetaires) incarne le limier Logan 5, qui n’apparaît dans un premier temps pas vraiment sous son meilleur jour…il est même détestable, aussi prétentieux que ses amis et collègues…avant de devenir plus héroïque au fil de sa quête et de sa découverte des secrets au-delà du dôme aux côtés de Jessica 6 incarné par la très belle Jenny Agutter (Le Loup-Garou de Londres). Une fuite (d’où le titre original, Logan’s Run) pas avare en rebondissements après une exposition un peu lente qui sert à présenter les différents aspects de cette société futuriste refermée sur elle-même.
Si L’Âge de Cristal accuse souvent le poids des années (notamment le côté savoureusement disco-kitsch des costumes, de la direction artistique…), les thèmes développés sont intéressants…une utopie qui cache une dystopie, une recherche constante de tous les plaisirs (il est notamment suggéré que l’homosexualité n’est plus considérée comme tabou, mention assez rare dans les films de grands studios de l’époque) qui contraste avec l’artificialité des vies menées dans une jeunesse perpétuelle (avec sa cité qui ressemble à un gigantesque centre commercial). Il faudra un final explosif et l’apparition d’un vieil ermite campé par Peter Ustinov pour montrer à ces satanés jeunes qu’une autre vie est possible dans un monde (avec de chouettes visuels post-apo) qui leur reste à découvrir…