REALISATEUR
Alberto De Martino
SCENARISTES
Alberto De Martino et Roberto Gianviti
DISTRIBUTION
Dan Vadis, Marilu Tolo, Pierre Cressoy, Piero Lulli…
INFOS
Long métrage italien/français
Genre : aventures/fantastique
Titre original : Il trionfo di Ercole
Année de production : 1964
Avec 28 films à son actif, Alberto De Martino ne fut pas le plus prolifique des réalisateurs de l’âge d’or du cinéma d’exploitation mais comme la plupart de ses collègues, il a touché à tous les genres en vogue à l’époque : le péplum avec (entre autres) Persée l’Invincible et La Révolte de Sparte, le western avec 100.000 dollars pour Ringo et Django tire le premier, le thriller avec Perversion, le film de guerre avec De la gloire à l’enfer (démarquage des 12 Salopards), le sous-James Bond (Opération frère cadet avec Neil Connery, le frère de…), le polar avec Spécial Magnum, le film d’horreur avec L’Antéchrist (un sous-Exorciste) et Holocauste 2000 avec Kirk Douglas. Et il a même signé son Superman du pauvre avec L’Homme Puma, le Saint-Graal des amateurs de nanars goûtus.
Alberto De Martino a eu l’occasion de participer à la longue liste des exploits de Hercule à l’écran en 1964 avec Le Triomphe d’Hercule…qui n’est pas vraiment le meilleur du lot. Le demi-dieu est ici incarné par Dan Vadis (déjà en tête d’affiche de Hercule l’Invincible), l’un des nombreux culturistes qui ont su profiter de la vague du péplum dit « musculeux » pour se lancer dans une carrière à l’écran. Mais si sa présence physique est indéniable (il faisait ses propres cascades et était réputé pour être l’un des plus agiles de sa catégorie), son absence de jeu et son manque de charisme lui donnent l’air complètement balourd lorsqu’il essaye de jouer une scène.
Le bon roi de Mycènes est assassiné par Milo (le français Pierre Cressoy), son neveu assoiffé de pouvoir. Eurystheos, fidèle du souverain défunt, envoie alors son fils demander l’aide d’Hercule. Après un tournoi, Milo a l’intention d’unir la princesse Ati à un de ses lieutenants pour pouvoir régner dans l’ombre. Mais Hercule s’interpose et se débarasse du prétendant après un combat acharné. Hercule tombe amoureux d’Ati…et c’est alors qu’une drôle de situation s’installe.
Manipulé par Milo et troublé par la confiance que lui apporte Ati qui ne pense pas une seule seconde que l’homme qu’elle aime comme son frère puisse être un tyran sans scrupules (pas fute-fute, la jolie Ati campée par Marilu Tol qui joua la même année dans Hercule contre les Mercenaires), Hercule doute et se retourne même un temps contre ses propres amis. Cette idée de rendre le héros faillible était intéressante mais le traitement n’est pas convaincant et fait juste passer Hercule pour un gros lourdaud qui se fait mener par le bout du nez.
Le vilain est classique…un énième usurpateur de trône. La touche de fantastique est amenée par la mère de Milo, la sorcière Pasiphaé qui lui offre un poignard magique qui, une fois dégaîné, fait apparaître sept colosses, sorte de « Mrs Propre » peinturlurés d’or. Une armée personnelle bien utile pour mâter les rebelles et un rebondissement délirant dans un film qui connaît quelques problèmes de rythme avant une dernière demi-heure un peu plus énergique.
Au final, Le Triomphe d’Hercule est une entrée très moyenne dans la prolifique série de péplums consacrés au personnage. Il y a des passages assez divertissants, bien dans la tradition du genre, mais le manque de moyens se fait un peu trop ressentir, la mise en scène est assez faiblarde (Alberto de Martino était très irrégulier et ce n’est pas ici ce qu’il a fait de mieux) et l’acteur principal est loin (très, très loin) d’être le meilleur Hercule de l’écran.