NEW YORK 1997 (John Carpenter)

REALISATEUR

John Carpenter

SCENARISTES

John Carpenter et Nick Castle

DISTRIBUTION

Kurt Russell, Harry Dean Stanton, Donald Pleasance, Adrienne Barbeau, Lee Van Cleef, Isaac Hayes, Ernest Borgnine, Tom Atkins…

INFOS

Long métrage américain/britannique
Genre : action/science-fiction
Titre original : Escape from New-York
Année de production : 1981

- Il y a environ une heure, un petit avion s’est écrasé en plein coeur de New York. Le Président était à bord.

- Président de quoi ?

- J’ai horreur qu’on se foute de moi.

Après Halloween et Fog, John Carpenter a travaillé pendant un temps sur le long métrage de science-fiction Philadelphia Experiment pour le studio indépendant Avco Embassy (qui avait déjà financé Fog). Mais comme il n’était toujours pas convaincu par le scénario après plusieurs réécritures, Carpenter préféra s’écarter de la réalisation tout en gardant un poste de producteur délégué. La production de Philadelphia Experiment s’éternisa pendant trois ans et le film finit par sortir en 1984, avec Stewart Raffill à la réalisation et Michael Paré dans le rôle principal.

Carpenter avait une solution de repli, un scénario qu’il gardait depuis 1976 et dont aucun studio n’avait voulu. Trop violent, trop sombre, trop étrange…une dystopie menée par un anti-héros cynique et laconique, à la répartie sèche et cinglante. John Carpenter a écrit Escape from New York (New York 1997 en V.F.) en réponse au climat social et politique de l’époque, suite au scandale du Watergate (il cite aussi le roman Planet of the Damned de Harry « Soleil Vert » Harrison, dans lequel un homme est obligé de travailler pour le gouvernement contre son gré, parmi ses influences).

Pendant la pré-production, John Carpenter a retouché le script avec son pote Nick Castle (Michael Myers dans le premier Halloween, à l’époque où le tueur était surnommé « The Shape », « La Forme »), qui a injecté un peu plus d’humour, créé le chauffeur de taxi campé par ce bon vieux Ernest Borgnine et imaginé le savoureux final.

Pour New-York 1997, Carpenter disposait alors de son plus gros budget…6 millions de dollars ! Ce qui n’était rétrospectivement tout de même pas énorme. Le réalisateur et ses talentueux collègues, son chef opérateur Dean Cundey et son directeur artistique Joe Alves, ont donc rivalisé d’ingéniosité pour élaborer ce New-York transformé en prison géante (le tournage s’est déroulé à Saint-Louis). Les personnages tentent de survivre dans une jungle de béton impitoyable où le danger peut surgir de n’importe où, la décrépitude renforce le chaos ambiant et les unités de temps et de lieu entretiennent très efficacement la tension jusqu’à la dernière minute.

Pour le rôle emblématique de Snake Plissken, John Carpenter voulait depuis le début Kurt Russell, qu’il avait déjà dirigé dans le téléfilm Le Roman d’Elvis. Kurt Russell voyait en ce rôle (qui reste l’un de ses préférés) l’opportunité de s’éloigner de son image lisse d’enfant-star de Disney. Mais comme elle lui collait à la peau, les exécutifs de Avco Embassy envisageaient plutôt Charles Bronson (trop vieux selon Carpenter) ou Tommy Lee Jones (qui venait de jouer dans Les Yeux de Laura Mars, co-écrit par Carpenter).
John Carpenter a tenu bon et à raison : Kurt Russell s’est totalement fondu dans la peau de ce héros carpenterien par excellence. Une collaboration fructueuse qui s’est poursuivie avec The Thing et Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin.

La distribution est un régal. Il y a bien entendu les habitués du cinéma de Carpenter. La voix qui expose la situation au début du film est celle (en version originale) de Jamie Lee Curtis (Halloween, Fog); Tom Atkins (Fog) est également là dans la peau d’un agent du gouvernement; Donald Pleasence (le Dr Loomis dans Halloween) est le Président, qui n’inspire guère la sympathie et que Snake, sous peine de mourir sous les 24 heures, doit tirer des griffes du « Duke de New York » campé par l’acteur/musicien Isaac « Shaft » Hayes.
La touche féminine badass est apporté par la superbe Adrienne Barbeau (Fog) qui était alors l’épouse du metteur en scène.

Mais ce n’est pas tout : on retrouve le visage anguleux et la présence toujours aussi solide de Lee Van Cleef, figure mythique du western spaghetti qui était alors dans les dernières années de sa carrière (il allait ensuite jouer dans la courte série télévisée L’Homme au Katana), l’excellent Harry Dean Stanton (Alien) et le vétéran Ernest Borgnine qui vont tout faire pour aider Snake à s’échapper de New York avec le Président.

Bref, un film d’anticipation tendu, impeccablement réalisé et interprété, qui ne manque pas de répliques et de moments jouissifs et qui n’a absolument rien perdu de son impact !

- Alors, vous venez me tuer, Snake ?

- Pas aujourd’hui, Hauk. Je suis fatigué.

- Allez prendre quelques heures de repos. Quand vous reviendrez, j’aurai une offre à vous soumettre. Une offre intéressante. Vous et moi, on fera une sacrée équipe, Snake.

- Appelez-moi Plissken.

En développement depuis plusieurs années, le projet de remake de Escape from New-York vient d’être relancé par la FOX, qui souhaite en confier la réalisation à…ouch…Robert Rodriguez (Une Nuit en Enfer, Spy Kids, Sin City, Machete…).

Source : collider.com/robert-rodriguez-in-talks-to-direct-escape-from-new-york-remake/#images

Voilà bien la pire idée du monde.

Extrait de l’album John Carpenter Anthology: Movie Themes 1974-1998, qui sortira le 20 octobre :

Ah, quel film mythique ! Je ne sais pas pourquoi il ressort plus que certains … l’interprétation de Russell sûrement !

Je l’ai revu une millième fois hier sur ARTE. Outre toutes le références reprises par Hidéo Kojima pour Metal Gear Solid, je retiens aussi la bande son.

Incroyable!!

Faut que je le re-re-re-r-e-r–re–r-e–r-e-visionne.

Au lieu de faire un remake pourquoi ne pas partir sur l’idée alternative du New-York emmuré de DMZ

Eh j’'ai pas résisté non plus.
Et je n’avais jamais fait gaffe, mais y a un côté comédie musicale.

Sur Arte replay en ce moment avec un docu sur le Maître Carpenter. :wink:

Oui, c’est ce que je me suis empressé de mater hier soir ( le doc sur Carpenter ).

Il était très bien, ce docu. Il remonte à quelques années déjà, mais je ne l’avais pas encore vu. J’ai parfois été déçu par les interventions de Carpenter dans certains documentaires sur le cinéma d’horreur mais là il s’est livré avec aisance. Le format est pas mal du tout (une virée en bagnole à Hollywood) et tous les sujets y passent : les différentes étapes de sa carrière, son amour du cinéma, pourquoi il préfère les westerns de Howard Hawks à ceux de John Ford, sa relation avec Kurt Russell, son point de vue sur son pays (j’ai adoré son « mais qu’est ce qu’on est cons… », j’aime ça quand il fait son grincheux), son rapport à la musique…bien complet et très intéressant…

Oui, moi aussi, je ne sais pas trop pourquoi…

Jim

Tu te sens moins seul ?

Héhé.

Jim

Oui, c’est le meilleur moment du doc, parce que ça montre un réalisateur complètement lucide, qui assume aussi complètement sa place dans l’industrie .
Et j’aime beaucoup l’interprétation du plan final de Los Angeles 2013. Je ne l’avais pas forcément vu sous cet angle, mais ça s’avère très pertinent.

Qui vous savez :

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Brereton :

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Dan Hipp :

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Tuta Lotay :