FROM BEYOND - AUX PORTES DE L'AU-DELÀ (Stuart Gordon)

REALISATEUR

Stuart Gordon

SCENARISTE

Dennis Paoli, Brian Yuzna et Stuart Gordon, d’après une histoire de H.P. Lovecraft

DISTRIBUTION

Jeffrey Combs, Barbara Crampton, Ken Foree, Ted Sorel…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : From Beyond
Année de production : 1986

Après le succès de Re-Animator (son premier long métrage…mais pas sa première réalisation puisqu’il s’était fait la main en 1979 sur un téléfilm), on aurait pu penser que Stuart Gordon, l’un des plus réjouissants pourvoyeurs de séries B des années 80, allait enchaîner avec la suite des sanglantes expériences du docteur Herbert West (campé par l’excellent Jeffrey Combs). C’est finalement son compère Brian Yuzna qui se chargera de compléter cette trilogie avec La Fiancée de Re-Animator en 1989 et Beyond Re-Animator en 2003.

Stuart Gordon n’avait pourtant pas fini de jouer avec les écrits du romancier H.P. Lovecraft. En 1986, il retrouve ses collaborateurs réguliers, Brian Yuzna, le scénariste Dennis Paoli et le producteur Charles Band (la saga Puppet Master), pour From Beyond (auquel le distributeur français, responsable d’une affiche particulièrement affreuse, a accolé le sous-titre Aux Portes de l’au-delà), basé sur la nouvelle du même titre. Il s’agit d’une nouvelle que je n’ai pas lue (j’ai d’ailleurs souvent eu du mal à apprécier pleinement les écrits de Lovecraft dont je trouve le style assez lourd…pour résumer, j’aime son univers, moins sa façon d’écrire), un court récit de sept pages qui détaille les expériences d’un scientifique nommé Crawford Tillinghast, le créateur d’un appareil qui émet une résonance affectant la glande pinéale d’un sujet, lui permettant de percevoir des plans d’existence se situant au-delà de la réalité connue.

Ce concept a servi de base au scénario concocté par Gordon, Yuzna et Paoli qui propose, comme Re-Animator (et comme les futures entrées de ce cycle), une variation autour de Lovecraft plutôt qu’une véritable adaptation. Dans From Beyond, pas d’anciens dieux « indicibles »…mais des monstres grotesques, dégoulinants et grand-guignolesques et une imagerie sexuelle portée sur le sadomasochisme.

Dans From Beyond, le créateur du résonateur est un savant aussi génial que sadique, le docteur Pretorius (nommé ainsi en hommage au Dr Pretorius de La Fiancée de Frankenstein). Il est assisté par son étudiant, Crawford Tillinghast. Un soir, les deux hommes arrivent à accéder à un nouveau degré de perception et découvrent l’existence d’une nouvelle réalité…mais les choses dégénèrent. Pretorius est retrouvé décapité et Tillinghast est accusé du meurtre. Avec l’aide d’une psychiatre et d’un officier de police, il va retourner sur les lieux et réitérer l’expérience, afin de prouver son innocence…

Série B croustillante qui mêle avec jubilation horreur gore et dégoulinante, humour (le flic joué par Ken « Zombie » Foree est un amusant cliché ambulant) et sexe pervers (Pretorius est encore plus lubrique dans son « après-vie »…et l’utilisation du résonateur provoque des effets plus que troublants sur la psy incarnée par Barbara Crampton), From Beyond n’est pas limité par son budget modeste (production Charles Band oblige, qui privilégia un tournage en Italie afin de réduire les frais…).
Certes, certains trucages n’ont pas résisté à l’épreuve du temps, mais les maquillages, le gore qui tâche et les monstres peu ragoûtants imaginés par le spécialiste des effets spéciaux John Carl Buechler n’ont rien perdu de leur efficacité…et il ne manque pas d’idées savoureuses, comme ces allusions sexuelles véhiculées par les glandes pinéales hypertrophiées de Pretorius et Tillinghast, maître et élève qui finiront par s’affronter dans un dernier acte absolument dantesque.

Stuart Gordon aime travailler régulièrement avec les mêmes acteurs, habitude qui lui vient du théâtre. Il a donc à nouveau dirigé Jeffrey Combs et la belle Barbara Crampton dans Castle Freak, sa troisième adaptation des écrits du romancier de Providence, sortie directement en vidéo en 1995. Son cycle Lovecraft s’est ensuite poursuivi avec Dagon en 2001 et un épisode de la série télévisée anthologique Masters of Horror en 2005.

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M’a marqué, celui-ci ! J’étais assez jeune quand même. Et cette histoire de glande pinéale m’a troublé. Internet aurait existé à l’époque, je pense que j’aurais vérifié l’authenticité de cette glande !

alors figure-toi que ça existe, c’est un vieux terme pour désigner l’épiphyse, et des philosophes, en leur temps, y ont vu le siège de l’âme, rien que ça, d’où tout un tas de délires à ce propos au fil du temps (en fait, elle est surtout liée à la régulation des rythmes de l’organisme).

Elle est aussi considérée dans certains courants de pensée comme troisième œil… Fonction qui existait d’ailleurs chez certains dinosaures et dont des vestiges subsistent chez les reptiles et les oiseaux.

Certains se faisaient d’ailleurs trépaner pour ouvrir cet œil… Ça rejoint la thématique du film. Je me souviens d’une histoire d’X-Files (la série de comics) paru dans le magazine officiel qui était d’ailleurs sur ce thème (on devrait voir ce numéro dans un des volumes de la séries X-Files archives chez Glénat). On y voyait des gens se faire ouvrir le troisième œil à la perceuse…

Tori.

Grand fan du genre, Francesco Francavilla choisit chaque année un thème horrifique pour son Inktober . Le sujet du mois : les films d’horreur des années 80.

FROM BEYOND

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J’aime beaucoup celui-ci aussi

Je suis un grand amateur du film. Quand je suis tombé sur ce film lors d’une diffusion dans les Jeudi de l’angoisse, le jeune adolescent que j’étais ne s’était pas remis de découvrir Barbara Crampton ! :two_hearts:
Francavilla a très bien capté l’ambiance poisseuse du film (et du personnage libidineux)

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Les lecteurs de Playboy l’ont découverte dans d’autres circonstances (l’année de la sortie de ce film).

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Ilan Sheady :

Revu encore une fois il n’y a pas longtemps, en édition Br cette fois, c’est toujours aussi fun.

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