Tiens, je l’ai lu il y a 10 jours celui-ci.
Wonder Woman par Lee Weeks :
Jim
Wonder Woman (ou Veronica en cosplay de Wonder Woman, peut-être) vue par Dan Parent, un dessinateur phare de l’univers Archie :
Betty en tenue de Wonder Woman :
Betty et Veronica en plein cosplay :
Wonder Woman en petite tenue par Dan Parent encore :
Jim
L’univers Archie et Dan Parent rendent hommage à Wonder Woman :
Jim
Chris Giarrusso rend hommage à Wonder Woman, à Batman et surtout aux Peanuts de Schulz :
Et Wonder Woman en couleurs, par Chris Giarrusso :
Jim
David Lafuente :
On en sait peut-être un peu plus sur le projet triple mené par Frank Miller et Steve Gerber au début des années 1980, et concernant une « relance » de Superman, Batman et Wonder Woman.
En effet, il semblerait que le projet n’ait pas consisté à remplacer les séries existantes par d’autres, mais plutôt à proposer une série complémentaire, vendue directement aux comic shops (ce qu’on appelle le « direct market »), un peu à l’image de ce qui a été fait pour des séries comme Legion of Super-Heroes ou Teen Titans. Dans le cas de ces deux séries, vers 1984, deux éditions cohabitaient, l’une d’elles proposant des aventures inédites pour les clients des librairies et l’autre rééditant ces mêmes épisodes un an plus tard.
Wonder Woman direct market series – A second Wonder Woman series exclusive to the direct market was planned for late summer of 1984, which was to be written by Steve Gerber and published simultaneously with the then-current Wonder Woman series produced for the general market. Gerber intended to bring the character back to her roots and set the tone of the new book closer to how the original one was written by her creator William Moulton Marston.
C’est donc Steve Gerber qui se serait chargé de l’écriture de cette série, conformément aux informations recueillies plus haut. Le scénariste aurait orienté la tonalité de sa série de sorte à ce qu’elle soit plus proche de celle voulue par Moulton. La sortie aurait été prévue pour la fin de l’été 1984, sans doute à la rentrée, et à destination du marché librairie.
Jim
Wonder Woman a son lot de publications annulées.
En 2011, c’est le cas de Wonder Woman - Hand of the Gods, un roman graphique écrit par Margaret Weis (connue pour son travail sur Lancedragon) et Lizz Baldwin.
Annoncé en juin 2011 pour une sortie en octobre, le récit a été annulé à la suite des accusations portées à l’encontre du dessinateur, pour détention d’images à caractère pornographique et pédophile.
L’illustrateur a été condamné, purgeant une peine de prison assortie d’une période de probation (de dix ans). L’éditeur, de son côté, a renoncé au projet, visiblement sans même chercher à remplacer le dessinateur, dont il ne reste que quelques recherches très prometteuses.
Jim
Le mystère de Nuclear, première partie
Daté de septembre 1950, Wonder Woman #43, sous une couverture d’Irwin Hasen, propose trois aventures de la belle Amazone.
La première aventure, « Amazing Spy Ring Mystery », s’ouvre sur une scène inhabituelle : Wonder Woman jugée devant un tribunal pour espionnage. Après son évasion, une longue séquence de flash-back, avec de charmantes cases au bord moutonneux, explique qu’il s’agit là d’un plan visant à prendre la place de l’espion appelé « Z-One », afin de remonter l’ensemble du réseau et d’arrêter les trois lieutenants de maître-espion.
Le second récit, sur lequel nous reviendrons dans le post suivant, s’intitule « Nuclear Returns ». L’histoire commence alors que l’armateur Lemuel Tugboat vient trouver Steve Trevor et Diana Prince, parce que l’un de ses navires, le « Princess Leatrice », et menacé par un maître chanteur. Les Holliday Girls étant en croisière sur le bâtiment, Wonder Woman se précipite à leur aide.
Sur le navire, Etta Candy s’ennuie : il ne se passe rien. Soudain, le bâtiment est secoué en tous sens et soulevé des flots par Nuclear, surnommé le « Magnetic Murderer ». Chose étonnante, les Holliday Girls reconnaissent le super-vilain au sémillant costume vert. Wonder Woman également connaît ce redoutable criminel, puisqu’elle sait qu’il s’agit en fait de Percy Playboy, un riche héritier visiblement perturbé qui, plus jeune, a déjà utilisé ses pouvoirs magnétiques (acquis après un accident scientifique) à de mauvaises fins. Rendu fou, Percy a endossé à nouveau son costume et entamé une nouvelle campagne de crime, qui tourne mal puisqu’il meurt dans le naufrage de son sous-marin, laissant sa sœur attentionnée en pleurs.
La troisième aventure porte le titre « Who Killed Col. South! » et s’amuse des mécanismes du whoddunit, le récit policier où l’enquêteur doit identifier l’assassin parmi une brochette de personnages présents lors du drame. L’action commence alors que les Holliday Girls se rendent vers le sud, traversant les bayous avec l’aide de leur amie Amazone. Une fois arrivées, elles assistent à la charge d’un éléphant, puis rencontrent un petit aréopage de personnages plus ou moins farfelus, au milieu duquel se trouve le Colonel South.
C’est au milieu du récit (et non au début) que l’héroïne découvre le cadavre du vieux militaire. Les auteurs préfèrent mener le récit tambour battant, faisant courir l’Amazone dans tous les sens et recourant même à l’artifice de l’alligator affamé. Mais comme de juste, Wonder Woman démasque, au propre comme au figuré, le coupable à la fin de l’histoire.
Ces trois récits sont signés Harry G. Peter, qui continue à dessiner la bande. On peut légitimement penser qu’il n’est pas seul à œuvrer, d’autant que sur la troisième histoire, certains personnages féminins ressemblent plus aux héroïnes de Milton Caniff, de Frank Robbins ou de Lee Elias. Quant au scénario, puisque William Moulton Marston est décédé depuis environ trois ans, il est fourni par le responsable éditorial de la série, Robert Kanigher, qui peu à peu impose sa patte à la série. On notera qu’il oppose trois ennemis masculins à Wonder Woman, là où les super-méchantes étaient nombreuses à l’époque de Moulton.
Jim
Le mystère de Nuclear, première partie
Le mystère de Nuclear, deuxième partie
Le mystère de Nuclear, troisième partie
Le mystère de Nuclear, deuxième partie
Comptant au sommaire de Wonder Woman #43, « Nuclear Returns! » est visiblement une suite. Le super-vilain est connu des protagonistes, qui s’étonnent de son retour d’autant plus qu’il est censé être mort. Mais les lecteurs attentifs savent pourtant qu’il s’agit ici de sa première apparition dans les aventures de l’Amazone. Le scénariste Roy Thomas fait partie de ces fins connaisseurs, et lui-même s’étonne de l’existence d’une suite alors que le premier volet est introuvable.
Pendant longtemps, Thomas a pensé que l’histoire n’a jamais été publiée. Il n’a d’ailleurs aucune explication : DC aurait-il estimé que le premier volet était d’un niveau trop bas ? Ce qui veut dire que personne n’a sourcillé quand la « suite » a été officialisée ?
Persuadé que le premier volet n’a pas été publié, il a eu une grande surprise en recevant, au début des années 1980, des photocopies de cases dessinées par Harry G. Peter, représentant Wonder Woman aux prises avec Nuclear, dans une séquence qu’il ne connaît pas. Ces photocopies ont été fournies par Richard Howell (qui n’était pas encore le dessinateur professionnel qu’il est devenu) et montrent clairement que le costume du personnage a changé : sur certaines cases, on distingue les traces des collages qui ont permis de donner à Nuclear un nouveau costume.
Au milieu des années 1990, dans une convention de comics, Roy Thomas découvre sur un stand des cases visiblement signées de la main de Peter. Ces originaux, désormais en sa possession, semblent également sortis de de l’épisode d’origine, et comportent aussi des collages. En rédigeant l’article pour Alter-Ego dont le lien est donné plus haut, Thomas a délicatement décollé les rustines, ce qui a révélé, là encore, une version différente du costume porté par le méchant.
Jim
Le mystère de Nuclear, première partie
Le mystère de Nuclear, deuxième partie
Le mystère de Nuclear, troisième partie
Le mystère de Nuclear, troisième partie
Après tant d’années de fronçage de sourcils, le scénariste avait enfin la trace de cette histoire refusée : Nuclear avait bel et bien été la vedette d’une aventure qui avait été refusée pour une raison inconnue, et dont les planches originales avaient disparu.
Cependant, le mystère autour de Nuclear l’avait hanté depuis l’enfance et, quand il signe un contrat chez DC et lance la série All-Star Squadron, il profite de l’occasion pour donner sa propre version des « origines » de Nuclear. Et ceci prend place au sein d’un cross-over impliquant l’Escadron des Étoiles et la Ligue de Justice, dont les aventures sont alors signées par son compère de toujours, Gerry Conway.
Rappelons qu’à l’époque, Roy Thomas n’a pas encore les photocopies fournies par Richard Howell. Il ne peut qu’estimer ce qu’aurait pu être une première altercation entre Wonder Woman et Nuclear. Il oppose donc le super-vilain à Liberty Belle et Johnny Quick, le temps de faire diversion avant la rencontre entre les deux groupes de justiciers, dans All-Star Squadron #14, dessiné par Adrian Gonzalez et Jerry Ordway.
Notons que les indications de couleurs fournies par Roy Thomas ne sont pas respectées, et que Nuclear se retrouve avec une tenue à dominante bleue, et non verte.
Le « Maraudeur Magnétique » fait son retour deux numéros plus tard. Précisons, pour la bonne compréhension, que le mic-mac spatio-temporel du cross-over précédent a été oublié par les membres de l’Escadron. Donc l’action du début d’All-Star Squadron #16 est la même que celle de la fin de l’épisode 14, à la différence près que les héros, plutôt que trouver, derrière la porte, les membres de la Ligue, découvrent une Wonder Woman visiblement épuisée et disposée à solliciter leur aide.
Reprenant ses esprits, l’Amazone explique à ses alliés la raison de son malaise, et tout renvoie à notre ami Nuclear. Wonder Woman raconte comment ce dernier a déjà tenté une première fois d’exercer un chantage en manipulant un navire par le magnétisme, scène à laquelle les Holliday Girls assistent.
L’intervention de l’héroïne et de Steve Trevor conduit à la capture de ce dernier, à la défaite de l’Amazone, qui part chercher de l’aide, et à la constitution d’une mission de secours dont la prochaine escale est le manoir sur la côte de Percy Playboy (au passage, Roy Thomas fournit une explication à ce nom particulièrement saugrenu).
S’ensuit une bataille opposant Nuclear à Robotman, affrontement qui cause de tels ravages que le super-vilain fait une chute mortelle dans les flammes de son laboratoire souterrain, ce qui correspond aux souvenirs que l’Amazone et les Holliday Girls gardent de lui dans Wonder Woman #43.
Dans cet épisode, Roy Thomas réalise un rêve de gamin en racontant l’aventure qui a précédé l’épisode de Peter. Ce ne sera que des années plus tard qu’il découvrira des traces du véritable récit prévu à l’origine.
Mais malgré les erreurs de couleurs dans la représentation de Nuclear, ces épisodes d’All-Star Squadron permettent d’intégrer dans une continuité un personnage qui ne devait faire que deux apparitions des décennies plus tôt, et n’en aura fait qu’une au final, à la suite de mystères éditoriaux apparemment insolubles.
Jim
Le mystère de Nuclear, première partie
Le mystère de Nuclear, deuxième partie
Le mystère de Nuclear, troisième partie
Sacrée saga, merci Jim pour ces aventures archéologiques !
Je me disais bien que je le connaissais…
L’épisode de l’Escadron des Etoiles…
Un de mes premiers comics.
Le premier tome consacré à All-Star Comics (version années 1970), s’est arrêté au numéro 67. Le tome suivant (je rappelle qu’il existe une intégrale noir & blanc en Showcase et une intégrale en couleurs, plus récente) reprend dès le numéro suivant, complétant la série sous une couverture de Brian Bolland. [91bfFw8fowL] La série bénéficie du dessin de Joe Staton, énergique mais inégal. On sent qu’il aime ses personnages et qu’il s’investit, mais il y a toujours une case bancale ou un visage rat…
Le dernier épisode de ce passage dans Adventure Comics , et qui referme le sommaire du recueil, est composé par un grand flash-back . Huntress raconte à Power Girl pourquoi les héros ont cessé leurs activités au début des années cinquante. En fait, après avoir déjoué un plan d’espions d’une autre nation, ils ont été convoqués devant une commission sénatoriale, qui refuse de croire qu’un autre pays pourrait disposer d’une technologie susceptible d’envoyer une station orbitale dans l’espace. Les politiciens demandent aux héros de dévoiler leurs identités, mais ceux-ci refusent et quittent l’assemblée, renonçant du même coup à leurs activités de justicier.
Très bien servi par un Staton qui s’encre lui-même (il y a encore des dessins bancals, mais ses choix d’encre donne de la vie à ses cases), Levitz pose là un jalon de l’univers DC et de sa continuité. L’épisode sera repris notamment par Roy Thomas et conservé dans les timelines à venir, et sera également une source d’inspiration pour la série Golden Age de James Robinson et Paul Smith.
Les aventures de la Société de Justice prennent fin dans les années 1970. Mais les bases seront posées pour d’autres déclinaisons (notamment la série de Thomas et Ordway), et surtout, Levitz, s’il n’aura pas réussi à rendre palpitantes les aventures, aura imposé des personnages (notamment Huntress) et une continuité qui servira de tremplins à nombre de ses collègues.
Jim
Wonder Woman par Carlos Pacheco :
Jim
Wonder Woman par Jesus Merino :
Jim
Féminisme, chapitre 1 :
Quand DC décide de priver Wonder Woman de ses pouvoirs, afin d’en faire une aventurière dans la lignée d’une Modesty Blaise ou d’une Emma Peel, en 1968, cela fâche les féministes. Le scénariste DennyO’Neil partait de son côté du principe que Diana n’avait pas besoin de pouvoirs pour être une « Femme Fantastique ». De son côté, Gloria Steinem (qui avec Joanne Edgar mène campagne pour que DC redonne à l’héroïne son costume et ses pouvoirs), estimait qu’il n’y avait aucune raison pour que Diana perde ses pouvoirs alors que Clark les conserve.
L’un des points culminants de la campagne est atteint à la parution du premier numéro de Ms., un magazine dont la couverture présente une Wonder Woman géante en marche vers la présidence. L’illustration est réalisée par Murphy Anderson.
Depuis lors, le magazine Ms. n’a jamais oublié sa mascotte étoilée, et la publication et l’Amazone avancent côte à côte.
Jim
La couverture double de Wonder Woman #300, par Ed Hannigan et Dick Giordano :
Jim
Wonder Woman (dédicace) par Arthur de Pins :
Jim
Wonder Woman par Stéphane Roux :
Et Donna Troy :
Jim