FRANKENSTEIN (James Whale)

REALISATEUR

James Whale

SCENARISTES

Garrett Fort, Francis Edward Faragoh et John L. Balderston, d’après la pièce de Peggy Webling et le roman de Mary Shelley

DISTRIBUTION

Colin Clive, Boris Karloff, Mae Clarke, Dwight Frye, Edwad Van Sloan…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Année de production : 1931

Le cinéma s’empara pour la première fois de la créature imaginée par Mary Shelley au temps du muet. Trois adaptations furent tournée, deux américaines (en 1910 et 1915) et une italienne (1920), les deux dernières étant maintenant considérées comme perdues. Celle de 1910 a été retrouvée dans les années 50 et est encore visible de nos jours, bien que la pellicule soit en partie détériorée. D’une durée de 12 minutes, le film présente un condensé théâtralisé à l’extrême du conflit entre le docteur Frankenstein et sa création échevelée et débraillée. Réalisé par J. Searle Dawley pour les studios Edison, ce Frankenstein assimile le docteur à un sorcier par le biais d’une scène étonnante où le monstre naît dans un bouillon de culture à l’intérieur d’un chaudron !
Les plus curieux peuvent retrouver ce petit film vieux de plus de 100 ans ci-dessous :

La première version parlante date de 1931 et elle a contribué à faire rentrer la créature dans l’imaginaire collectif. Mis en chantier pour capitaliser sur le succès du Dracula de Tod Browning, le Frankenstein de James Whale fut la deuxième pierre fondatrice de l’ère emblématique des Universal Monsters et propulsa Boris Karloff au rang d’icône de l’horreur, reconnaissance tardive pour l’acteur qui avait déjà 44 ans au moment du tournage et qui n’avait accumulé que des petits rôles depuis ses débuts en 1919. Pour préserver le mystère autour de la créature, Karloff ne fut même pas crédité au générique, mais son interprétation et son maquillage du au grand Jack Pierce sont rentrés depuis dans l’Histoire du cinéma.

Et pourtant, Karloff ne fut pas le premier choix du studio. Quand le film devait être réalisé par Robert Florey (Double assassinat dans la Rue Morgue), Bela Lugosi, plus habitué à la cape et aux crocs de Dracula, avait effectué des tests de maquillage qui se sont révélés désastreux. D’après Florey, Lugosi ne voulait pas du rôle qui n’était à ce stade qu’une simple machine à tuer, mais il semblerait que l’acteur hongrois et son réalisateur ait été poussé à prendre la porte quand le metteur en scène britannique James Whale a pris la tête du projet. Lugosi finira par incarner la créature dans Frankenstein rencontre le loup-garou en 1943, une prestation loin (mais vraiment très loin) d’être convaincante.

Comme le Dracula de Tod Browning, le scénario de Frankenstein tire plus son inspiration d’une pièce de théâtre que du roman originel, ce qui explique de nombreux changements dont les noms de plusieurs personnages (Victor devient Henri Frankenstein, Henry Clerval devient Victor Moritz…). Les acteurs secondaires se révèlent assez fades et sont complètement éclipsés par Colin Clive (Henry Frankenstein) et Boris Karloff. Colin Clive avait déjà tourné sous la direction de James Whale dans le film de guerre La Fin du Voyage en 1930. Dans Frankenstein, il crève l’écran et livre une composition tourmentée et hallucinée en savant mégalomane qui se prend pour Dieu (ce qui est à l’origine des démêlés du film avec la censure de l’époque qui le trouva blasphématoire).

Karloff n’est pas le premier interprète de la créature de Frankenstein, mais c’est son jeu qui lui conféra une véritable personnalité. Celui-ci découvre le monde avec autant de peur qu’émerveillement, avec naïveté et curiosité…une curiosité qui tournera mal (la scène forte et inoubliable de la petite fille) et qui provoquera la haine de ceux qui ne le comprennent pas. Cette figure du « monstre incompris » influencera d’ailleurs par la suite un nombre incalculable de longs métrages.

Il s’agit de l’un des éléments les plus fascinants du scénario, ce qui fait pardonner ses quelques facilités. En plus du jeu de Colin Clive et Boris Karloff, l’autre force de Frankenstein est bien la réalisation de James Whale, fortement inspiré par l’expressionnisme allemand. Whale avait choisi le projet Frankenstein pour ne pas être catalogué réalisateur de films de guerre et il a fait un si bon travail dans ce domaine qu’on se rappelle surtout de lui pour ses quatre incursions dans le domaine de l’horreur et du fantastique (Frankenstein, La Maison de la Mort, L’Homme Invisible et La Fiancée de Frankenstein).
Ses compositions sont phénoménales, son utilisation de l’architecture verticale est un véritable élément narratif et chaque plan est minutieusement travaillé afin de tirer parti de l’atmosphère menaçante ambiante.

Dans ce domaine, James Whale n’avait pourtant pas encore fait éclater toute l’étendue de son talent. Tournée quatre ans plus tard, La Fiancée de Frankenstein fait partie de ces suites supérieures à leur modèle, un chef d’oeuvre absolu dont la puissance n’a pas été amoindrie avec le temps…

…mais ceci est une autre histoire…

Je me suis pris le dvd.

Boris Karloff,un de mes acteurs préférés.

Un superbe film qui a influencé et inspiré beaucoup de cinéastes.
Une référence du fantastique.
Merci Doc pour tes passionnants commentaires.

Tout a fait!
Et je confirme également pour « La Fiancée… » Qui est un petit chef d’œuvre du genre (cette coupe de cheveux!!)

En voici une version récemment restaurée et mise en ligne sur la chaîne YouTube Library Of Congress :

Sacré document !! Merci pour ça…

Dan Panosian :

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Très philippin, dans l’approche.

Jim

Conley :

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Je ne suis plus sûr de rien.

Jay Fife :

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Risso :

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David Hitchcock

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Francesco Francavilla :

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Mignola :

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Je l’ai, cette illustration : elle fait partie d’un portfolio, et on m’a offert deux planches dépareillées, il y a des années, que je conserve précieusement.

Jim

Les Universal Monsters par Tom Palmer :

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Cool.

Jim

Michael Peters

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Luca Raimondo

Rick Leonardi