REALISATEUR
Tommy Lee Wallace
SCENARISTES
Tommy Lee Wallace et non crédités : Nigel Kneale et John Carpenter
DISTRIBUTION
Tom Atkins, Stacey Nelkin, Dan O’Herlihy…
INFOS
Long métrage américain
Titre original : Halloween III: Season of the Witch
Genre : horreur
Année de production : 1982
Si Halloween II n’a pas connu un succès aussi important que le premier volet signé John Carpenter, les résultats furent assez satisfaisants pour commander un troisième épisode. Mais pour Big John, l’histoire de Michael Myers était terminée et il était temps de tenter autre chose, d’emmener la franchise dans une autre direction. Avec Halloween III : Season of the Witch (Le Sang du Sorcier en V.F.), le but initial était de créer une série cinématographique anthologique sur le modèle de La Quatrième Dimension, chaque film proposant une variation sur le thème de la nuit d’Halloween. Une excellente idée, qui aurait permis à la saga de s’éloigner du modèle tout de même très répétitif des slashers de l’époque. Le producteur Irwin Yablans était pour sa part contre la décision de ne pas utiliser Michael Myers et il a avoué par la suite que son implication dans Halloween III était minime, se contentant basiquement d’encaisser son chèque.
Aux premières heures de la production, Joe Dante devait être le réalisateur et le britannique Nigel Kneale (le créateur du personnage de Quatermass, dont Big John est un grand fan) fut alors engagé pour écrire le scénario. Suite au retrait du metteur en scène de Piranhas et Hurlements, John Carpenter a confié le projet à un de ses collaborateurs réguliers, Tommy Lee Wallace, le directeur artistique de Halloween et Fog, qui a ainsi fait ses débuts derrière la caméra. Le script de Nigel Kneale, jugé trop psychologique, a été remanié par John Carpenter (qui n’a pas souhaité être crédité), puis par Tommy Lee Wallace, qui est le seul présent au générique. D’après Wallace, environ 60% du résultat final vient du scénario original de Nigel Kneale, qui n’a pas du tout apprécié la violence des scènes-chocs ajoutées lors des réécritures et qui a alors exigé que son nom ne soit pas mentionné.
Avec le plan sinistre (et délicieusement extravagant aussi, avec l’aspect un brin science-fictionnesque de la technologie employée…la sorcellerie à l’ère de l’ordinateur) du fabricant de masques d’Halloween Conal Cochran (le savoureux Dan O’Herlihy, le boss de l’OCP dans les deux premiers Robocop), l’histoire d’Halloween III renvoie aux origines païennes de la fameuse fête. Le long métrage suit deux protagonistes (un médecin joué par Tom Atkins, le héros de Fog, et une jeune femme dont le père meurt dans d’étranges circonstances interprétée par Stacey Elkin) engagés dans une enquête qui les mène jusqu’à l’entreprise Silver Shamrock et aux horribles secrets de ses ateliers.
De son excellente entrée en matière portée par la musique anxiogène de John Carpenter et Alan Howarth au final ambigu qui rappelle notamment L’Invasion des Profanateurs de Sépultures (une des principales références d’Halloween III…les deux films se déroulent d’ailleurs dans la même petite ville fictionnelle de Santa Mira), Le Sang du Sorcier est une très bonne série B qui joue aussi bien de son atmosphère sombre et crépusculaire que de ses éléments les plus délirants…en ajoutant à cela une charge contre le consumérisme et la télévision.
Nigel Kneale s’est plaint de la violence du film…mais graphiquement Halloween III : Le Sang du Sorcier reste moins gore que le Halloween II de Rick Rosenthal. Par contre, les effets chocs sont vraiment très intenses, très efficaces. Il y en a un ou deux de suggérés, un autre plus explicite…et la scène la plus forte, celle de la mise à mort d’une famille en commençant par le fils, est extrêmement glauque et crée un malaise palpable.
Détail amusant : dans Halloween III, le classique de John Carpenter est diffusé à la télévision pour Halloween. On aperçoit donc brièvement Michael Myers à l’écran…mais pour la critique comme pour le public de l’époque, ce n’était pas assez. Halloween III a injustement été descendu en flammes à l’époque avant d’acquérir un statut culte avec les années. Pour moi, il s’agit du meilleur Halloween avec celui de Carpenter…mais l’échec a sonné le glas des plans des auteurs concernant du futur de la franchise. Plus de format anthologique…en 1988, Michael Myers est revenu pour un quatrième épisode…mais sans John Carpenter et Debra Hill…
Eight more days 'til Halloween,
Halloween, Halloween.
Eight more days 'til Halloween,
Silver Shamrock.