Bon.
Le Sixième Continent (The Land that Time Forgot) est une production Amicus de 1975, réalisé par Kevin Connor avec Doug McClure. Tiens, Michael Moorcock a collaboré au scénario qui adapte un récit d’Edgar Rice Burroughs.
C’est un film avec des dinosaures !!! Comme je ne pouvais pas aller le voir au ciné parce que j’étais trop jeune et que - curieusement - mes parents ne voulaient pas m’emmener voir ce type de films, ça fait partie des films qu’on fantasme… Et qu’on découvre sur le tard. Peut-être trop tard.
Une bouteille échoue sur le rivage d’une île britannique. Enfin, je le pense parce que le film est anglais, donc… Dedans, y a un message. C’est Doug McClure qui l’a écrit. En fait, c’est pas lui, c’est son personnage, mais il aurait pu parce qu’il faut faire des études pour être acteur, non ? Bon, il a réchappé au naufrage de son navire, torpillé par un sous-marin allemand. C’est la guerre, la première. Il est dans un canot de sauvetage avec une dame, bientôt rejoint par d’autres survivants.
Par un retournement de situation, les naufragés prennent le contrôle du sous-marin allemand mais, par un nouveau retournement de situation, les Allemands reprennent le contrôle du navire jusqu’à ce que, par un nouveau nouveau retournement de situation, les Anglais - et l’Américain parce que Doug McClure est américain comme une partie des producteurs du film - s’emparent une nouvelle fois du sous-marin et envoient par le fond le navire qui devait les ravitailler - mauvais calcul. Le sous-marin part à la dérive jusqu’en Antarctique et aborde l’île de Caprona (du nom d’un navigateur italien qui l’a découverte mais qui a eu la chance de ne pas y mettre le pied.)
Et pour cause, l’île est infestées de créatures préhistoriques qui boulottent les marins trop distraits et d’hommes préhistoriques agressifs. Les deux équipages doivent collaborer afin de trouver du pétrole pour fabriquer le carburant qui leur permettra de quitter l’île. Ils découvrent par ailleurs qu’en remontant vers le nord, les espèces évoluent comme si le temps s’inscrivait dans la géographie de l’île, ce qui pourrait-être un autre moyen d’échapper à ce monde.
Bon, le film est une agréable série B qui échappe au manichéisme : les Anglais ne sont pas tous des saints et les Allemands ne sont pas tous des ordures même si le second du commandant du sous-marin remplit convenablement le rôle du salaud de service. Les maquettes du sous-marin, les décors et les maquillages sont convaincants. en revanche, les dinosaures sentent le plastique : les ptérodactyles sont rigides, les tyrannosaures sont caoutchouteux (on a choisi l’option des acteurs en costumes) et les stégosaures ont une mobilité réduite. Dommage, ce qui doit être le point fort du film s’avère avoir terriblement mal vieilli, surtout à l’ère des dinosaures numériques du Parc Jurassique.
Reste une bande d’aventures pas trop désagréable si on veut bien faire abstraction des trucages artisanaux mais qui cède à la fâcheuse manie de tout casser quand on veut terminer l’histoire : ici, une brutale irruption volcanique oblige l’équipage à quitter l’île en catastrophe et incinère toute vie préhistorique… et le sous-marin aussi. Seule originalité, Doug McClure et sa compagne survivent et explorent le nord de l’île dans l’espoir d’y trouver sinon un moyen de s’enfuir, du moins de survivre. Adam et Ève à Caprona ?