Wonder Woman par Don Kramer :
Jim
Wonder Woman par Don Kramer :
Jim
Wonder Woman par J. G. Jones :
Jim
ce love d’amour
En 1977, la série télévisée rencontrait un vif succès, menant l’éditeur DC à produire des histoires situées durant la Seconde Guerre mondiale, dans lesquelles Wonder Woman affrontait de méchants nazis afin de coller au contexte proposé sur le petit écran. Dans cette perspective, le responsable éditorial chargé des aventures de la Princesse Diana (l’autre), en l’occurrence Larry Hama, saisit l’occasion du DC Special Series #9, pour publier ce qui est aussi considéré comme le Wonder Woman Spectacular.
Sous une couverture épique signée José Luis Garcia Lopez et Dick Giordano, le scénariste Jack C. Harris propose une histoire d’espionnage aux ramifications menaçant d’ébranler le monde entier (déjà bien secoué par la Guerre mondiale) et jusqu’aux sphères où évoluent les dieux. En couverture, ce récit de 64 pages au format géant est daté de 1978. Dans l’ours, il est daté de 1977, et il paraît en décembre.
Tout commence alors que Wonder Woman intervient afin d’arrêter des voleurs qui se sont emparés de documents importants pour l’état-major américain. Sous son identité de Diana Prince, assistante de Steve Trevor, elle apprend qu’une antenne des services secrets militaires est en plein déménagement. Mais Trevor est rapidement privé de son commandement à cause de ses multiples rencontres avec Wonder Woman, dont se méfie ouvertement le sénateur Thomas K. Cole. Le script de Harris multiplie les allusions et les pistes narratives, et s’attarde sur la méfiance entretenue par les humains envers les personnages à pouvoirs, la Princesse Amazone en premier.
Le récit, s’il traîne un peu en longueur (Harris peine à opposer Wonder Woman à des adversaires de poids et enquille les séquences de papotage un peu longues et surtout répétitives. Quoi qu’il en soit, le récit propose de belles doubles pages pleines d’action où les illustrateurs peuvent s’en donner à cœur joie.
Et en matière de dessinateurs, ce Wonder Woman Spectacular ne se refuse pas grand-chose, puisque l’on retrouve au générique José Delbo, habitué du personnage, mais aussi Steve Ditko, Russ Heath et Dick Ayers. L’encrage est assuré par Vince Colletta, à l’exception des planches de Steve Ditko qui assure lui-même son encrage. Il est dommage qu’un tel privilège n’ait pas été également accordé à Russ Heath, ce qui aurait été l’occasion de bien belles planches.
On remarquera également que Ditko se charge des séquences consacrées à l’affrontement entre les Dieux et les Amazones, ne dessinant que très rarement l’héroïne, à l’exception d’une case où elle est représentée sous la forme d’une pièce d’échiquier.
Observant les exploits de sa fille sur son écran magique, la Reine Hippolyte songe à lancer les Amazones dans le conflit (les segments consacrés aux guerrières sont sans doute de la patte de Russ Heath, même s’il n’est pas facile de s’en rendre compte sous le trait minimaliste de Colletta). Les noires pensées de la souveraine attirent l’attention des déesses qui, à leur tour, se rendent compte que Mars fomente dans son coin : il a un agent sur Terre dont la mission est de précipiter l’humanité dans un conflit sans fin.
La révélation sert de déclencheur dans le récit, et attire bien entendu les regards vers le sénateur Cole. Mais Harris brouille les pistes en faisant apparaître un autre protagoniste, le Bombardier, un nouveau personnage visiblement dans le camp des gentils.
Tandis que le Führer s’associe à la Baronne Van Gunther (qui dispose d’un artefact qui impressionne ce vieil Adolf), Mars, qui a pris conscience que les Amazones sont sur le pieds de guerre, lance sur Hippolyte et ses troupes ses Harpies, auxquelles se joignent les Valkyries, qui ont rallié sa cause depuis sa victoire sur Thor (dans une séquences précédente, les dieux de différents panthéons se sont livrés à un tournoi).
Sur Terre, libérée par le Bombardier (après une altercation classique), l’héroïne reprend son enquête. L’ennemi qui l’avait terrassé s’étonne de l’évasion de « Wundar Fraulein » et sort de l’ombre : il s’agit du Red Panzer, un ennemi qui était apparu dans Wonder Woman #228, numéro qui a la particularité d’ouvrir la période Seconde Guerre mondiale du titre (un peu tardivement par rapport à la série télé), et qui depuis lors fait sa petite carrière. Il s’allie, avec réticence, à la Baronne Von Gunther qui lui confie le mystérieux artefact, à charge pour lui de le compléter et de le dupliquer afin de s’emparer du monde.
Sentant visiblement que la place va lui manquer, Jack C. Harris accélère le rythme, fait quelques gros plans sur Cole dont les bulles de pensées semblent confirmer les soupçons, entasse quelques séquences de bataille dont la projection sur grand écran ravit Mars, dieu de la guerre au comble de la félicité.
La dernière partie du récit est consacrée à d’innombrables scènes de baston, et tandis que la Princesse Amazone est au cœur de la bataille, Harris décrit la violence masculine parmi les Dieux (ce qui ne manque pas de réduire les Amazones à un prétexte narratif) et la cruauté des nazis.
Hanté par la voix dont on sait désormais qu’elle lui a rendu la vie et lui a conféré des pouvoirs, le Bombardier combat les soldats allemands avec la plus grande énergie, et finit par révéler son identité : il s’agit du sénateur Cole. Voilà qui lève le voile sur le « mystère » posé en début de récit, non ?
C’est sous l’identité de Diana Prince que notre héroïne assemble les pièces du puzzle, identifie ses ennemis, et se lance à l’assaut de la machine infernale que les nazis (qui chacun cherche à tirer son épingle du jeu) ont construite, avec l’aide du Bombardier qui l’assiste dans l’assaut.
Après avoir détruit la machine, Wonder Woman comprend que son allié cache quelque chose. En réalité, le Bombardier est l’agent de Mars, et combine les deux sous-intrigues placées par Harris. Agent triple, pourrait-on dire. Et c’est par l’amour que l’héroïne parvient à défaire son adversaire.
Récit un brin lent au début, trop précipité dans sa seconde moitié, et cousu de fils blancs maladroitement dissimulés, ce Wonder Woman Spectacular vaut surtout par son aspect graphique, tout à fait honorable, et par la présence, parmi les dessinateurs, de Steve Ditko, singulièrement en forme. Cette prestation lui vaudra sûrement d’être considéré pour reprendre la charge des « Tales of the Amazons », une back-up qui sera annulée lors des événements de la « DC Implosion ».
Jim
Après la période Diana Prince, qui a marqué une rupture (et un coup d’arrêt, même temporaire, à la prestation un brin machiste de Robert Kanigher), la série Wonder Woman cherche son identité. Valse des auteurs, retour à un rôle secondaire au sein de la Ligue à l’occasion des « Douze Travaux », le titre piétine et donne l’impression de ne pas avoir de direction. Un autre tournant est pris à l’occasion de l’épisode 228, daté de février 1977, ce qui nous permet d’estimer la sortie en kiosque à novembre 1976, peu ou prou.
Sous la direction de Denny O’Neil, et sans doute à l’instigation de la direction de DC, la série s’aligne sur le pendant télévisuel de l’héroïne. Dans la première saison de la série sur petit écran, Diana Prince évolue durant la Seconde Guerre mondiale. Cette décision éditoriale témoigne de deux choses. En premier lieu, une évidente lenteur chez DC : le premier épisode télévisé est diffusé en avril 1976, et ce n’est qu’à la fin de l’année que la série principale négocie le tournant. En second lieu, il semble que la communication entre la chaîne de télévision et l’éditeur ne soit pas performante : en effet, la première saison s’arrêtera en février 1977, et les deux suivantes (diffusées cette fois sur CBS) placeront les intrigues dans un décor contemporain, et là encore il faudra un temps assez conséquent à l’éditeur pour s’adapter à ce changement. Ce manque de réactivité est-il aussi l’indice de problèmes organisationnels ou logistiques au sein de la rédaction ?
Revenons donc à cette fin 1976, quand paraît Wonder Woman #228. Sous la supervision d’O’Neil, Martin Pasko construit une histoire de science-fiction aux ressorts capillotractés comme DC en avait le secret. Volant aux commandes de son avion invisible, Wonder Woman découvre l’existence d’un jet noir qui menace le trafic aérien. S’agrippant à l’appareil mystérieux, elle découvre qu’il est commandé par un surhomme à l’accent allemand, le Red Panzer, qui fait ici son apparition. En réalité, il s’agit d’une machine à voyager dans le temps, programmé pour revenir à son époque d’origine, à la manière d’un yo-yo temporel. Revenant donc en 1943, la fusée sombre amène la Princesse Amazone dans son sillage.
Après une page d’explication très graphique, l’héroïne et ses lecteurs comprennent qu’elle a été projetée dans le passé… mais pas dans celui de son monde, Terre-1. Non, elle a été projetée dans celui de Terre-2, où vit son homologue. Malheureusement, la rencontre officielle entre les deux Diana s’est déroulée dans Justice League of America #100, alors que la Wonder Woman de Terre-2 était plus âgée. Donc, l’héroïne qu’elle croise ici ne la connaît pas, ce qui justifie un énième crêpage de chignons propre aux rencontres entre héros (astuce narrative que DC a piquée à Marvel depuis les années 1960).
Parallèlement, le Red Panzer, revenu dans son repaire d’espion dans les sous-sols de Washington, réfléchit à sa rencontre avec l’héroïne étoilée. On découvre que sous son identité de scientifique, Helmut Streicher a inventé un « scanner temporel » qui lui permet de voir le futur… et de comprendre que le 6 juin 1944 marquera la fin du Reich. Son voyage temporel a été envisagé afin de changer le cours du temps en faveur du Reich, mais un dysfonctionnement l’a propulsé en 1976 sur Terre-1. Voilà qui le laisse songeur.
Les deux Diana, qui finissent par se réconcilier, parviennent à retrouver la trace du vaisseau de Streicher. L’héroïne de Terre-1 monte dans l’engin afin de regagner son monde, mais alors qu’elle part pour son voyage dimensionnel, son homologue est attaquée par le Red Panzer.
La Princesse Amazone parvient à vaincre son adversaire, mais le retour du vaisseau, sous l’effet du grappin magnético-temporel, la déstabilise. L’épisode se clôt sur le rire dément du Red Panzer. la suite au prochain numéro.
Pour assister le scénariste, ce sont deux professionnels aguerris qui illustrent le récit, José Delbo et Vince Colletta. Aux couleurs, nous retrouvons Liz Berube, récemment disparue et qui avait une réputation de rapidité et de solidité. Et c’est Milt Snappin qui s’occupe du lettrage, parfaitement lisible. Une équipe qui impose à cet épisode déterminant le style DC, compétent mais sans esbroufe.
Jim
Ça y est, c’est officiel : avec Wonder Woman #229, la série est passée de 1976 à 1943, et de Terre-1 à Terre-2. Le fascicule paraît en décembre 1976, mais il est ironiquement daté de mars 1977 (le mois inscrit sur la couverture est celui durant lequel les kiosquiers devaient renvoyer les invendus). Or, la première saison de Wonder Woman s’est arrêtée en février 1977. À quelques mois près, les aventures de l’héroïne durant la Seconde Guerre mondiale commencent sur papier alors qu’elles s’interrompent à la télévision.
Mais qu’importe. Pour Denny O’Neil, qui vient de réunir une équipe à peu près stable sur le titre, il s’agit de profiter du succès télévisée de la Princesse Diana (l’autre). Le récit reprend donc au moment où l’héroïne est en mauvaise posture face au Red Panzer.
Le premier combat ne désigne aucun vainqueur. Face à la puissance de son ennemie, le Red Panzer recule, mais un obus tiré de son bras mécanique se loge entre les bracelets de l’héroïne : la friction fusionne le projectile et les deux bijoux et, ainsi menottée, Wonder Woman perd toute sa force.
L’épisode propose un grand nombre de péripéties, dont Alexa a relevé la plus rocambolesque précédemment : le Red Panzer utilise les bracelets de Diana en guise de cible pour ses missiles, forçant celle-ci à se débarrasser de ses ornements, ce qui lui vaut de perdre la raison, de « devenir berserk ». Pour le lecteur, les bulles où Wonder Woman hurle « Aarrrgh ! Kill ! Kill ! Kill ! » valent largement le détour. Diana ne sera sauvée de sa propre rage meurtrière que par Steve Trevor qui parvient à lui remettre les bracelets et à calmer ses ardeurs guerrières.
Mais l’épisode, dans ses courtes dix-sept, parvient aussi à montrer comment Trevor use du burin pour séparer les bracelets de l’obus, comment la Reine Hippolyte efface de la mémoire de sa fille la rencontre avec son homologue de Terre-1 (et donc sa connaissance du futur et de la résolution de la guerre). Bref, l’équipe parvient à résoudre l’intrigue, à poser un nouveau vilain en menace majeure, à régler un souci de continuité et à imposer une version alternative de l’héroïne sur le devant de la scène.
Avec Denny O’Neil puis Larry Hama, la série continuera sur sa lancée pendant encore quelques mois, précisément jusqu’à Wonder Woman #243, daté de mai 1978, et qui marque le parcours inverse : de Terre-2 vers Terre-1.
Jim
Le 18 novembre, si l’on en croit The Comic Reader 137.
Le 23, d’apès The Comic Reader 138
Le 232 est daté de juin 1977 (et est sorti le 29 mars 1977), celui de mai 1978 étant le 243 (sorti le 28 février 1978)…
Tori.
Cette couverture d’Adam Hughes a finalement été utilisée pour le Future State : Wonder Woman #1
Oui, j’ai tapé trop vite, c’est corrigé.
Jim
Il fallait bien que ça arrive : sur Terre-2 aussi, les Alliés gagnent la Seconde Guerre mondiale et renverse le régime nazi qui, dans ce monde, s’est entouré de surhommes à la mesure des héros américains. L’événement se produit dans Wonder Woman #242, daté d’avril 1978, sous une couverture de Rich Buckler et Vince Colletta.
L’épisode, qui s’ouvre sur un défilé de la victoire, compte parmi les moments saugrenus de la vie de Steve Trevor… qui n’en manque pas. Le valeureux militaire et sa belle étoilée salue la foule en délire (les femmes, sur le partage du cortège, n’ont d’yeux que pour Steve : ah, le charme de l’uniforme) et s’interroge sur leur imminent avenir, maintenant que les raisons pour lesquelles ils ont été réunis ne sont plus.
Mais ils n’ont pas le temps de se poser trop de questions, que déjà un rayon venu du ciel frappe Steve et l’emporte jusqu’aux entrailles d’une colossale soucoupe volante. Wonder Woman tente de retrouver son chéri mais la technologie des ravisseurs est telle que son avion tombe à terre. Assommée, elle se remémore ce que sa mère, la Reine Hippolyte, lui avait dit, à savoir que l’avion invisible ramènerait l’émissaire amazone une fois que la victoire sur la tyrannie nazie (et sur les plans de Mars) serait obtenue. Ni une ni deux, elle se réveille et découvre que son appareil, effectivement, la ramène sur l’Île du Paradis. Là, sa souveraine de mère lui apprend que Steve n’est pas en danger : au contraire, il a été transformé et amélioré.
Mais l’explication ne satisfait pas la belle héroïne qui repart en Amérique, en dépit des avertissements d’Hippolyte. Une fois de retour dans son pays d’adoption, elle retrouve le Steve cosmico-transformé qu’elle a vu sur l’écran des Amazones, et tente de le raisonner.
Celui-ci, reprenant à son compte le vieux thème de l’être supérieurement développé qui décide d’imposer son destin à une race entière afin de bannir la souffrance et la mort, commence à se reproduire en autant de doubles de lui-même, convertissant des humains à cette forme évoluée (il n’est pas anodin d’ailleurs que les deux premiers humains ainsi transformés soient deux pochards bouteille à la main : un peu de lourdeur dans la métaphore ne nuit pas, apparemment…).
Sur l’Île du Paradis, Hippolyte est contactée par le Phantom Stranger et le Spectre, qui lui explique que Diana est bien consciente que le mal prend plusieurs formes, et qu’il faut la laisser agir. Ce qui revient à prolonger sa mission de paix bien au-delà de la période de guerre, et le chagrin étreint la souveraine qui laisse échapper quelques larmes pudiques.
Diana, quant à elle, parvient, à l’aide de son lasso et de son avion, à capturer les humains transformés et s’adresse aux occupants de la soucoupe volante, les Cerberons. Ces derniers, qui s’inquiètent de l’avenir de la race humaine, sont persuadés qu’il faut la transformer. Mais Diana leur explique que le futur est multiple, et qu’il faut laisser aux hommes la possibilité de créer le leur. Discours sur le libre arbitre toujours efficace mais à peu près aussi cliché que le thème de l’être évolué.
Le discours de Diana, alliant raison et sentiments, semble convaincre les Cerberons qui rendent aux humains transformés, même aux deux copains avinés du début, leur apparence première. Ouf. Tout est bien qui rentre dans l’ordre.
La dernière page est à l’image du reste de l’épisode : très dense, insistant sur le retour à la normalité et offrant aux personnages un destin… qu’ils n’auront pas le temps de vivre. En effet, l’ultime vignette fait apparaître un ennemi de Wonder Woman, Angle-Man, qui annonce un autre changement éditorial dans la série. Les lecteurs de l’époque ne le devinent peut-être pas encore, mais la période Seconde Guerre mondiale du titre touche à sa fin. Reste donc un épisode frénétique où le scénariste Jack C. Harris accumule les péripéties en dix-sept courtes pages (dont deux splash, c’est dire si ça va vite). Cette fois, José Delbo est encré par Joe Giella, est le résultat est plutôt agréable, voire carrément beau : l’encreur applique un trait rond et généreux, qui n’est pas sans rappeler ici le travail de certains Philippins (je pense à Redondo ou Bulanadi), pour un résultat vraiment agréable.
Jim
La véritable fin de la période Seconde Guerre mondiale survient dans l’épisode suivant. Wonder Woman #243, daté de mai 1978, s’ouvre sur l’arrivée de l’Angle Man dans un cinéma de Washington… mais la Washington de Terre-2.
Dans la salle, Steve Trevor et Etta Candy regardent les actualités, qui montre le défilé de la victoire aperçu dans l’épisode précédent (sacré Steve, quel narcissique !).
Le bazar que suscite l’apparition du super-vilain attire l’attention de la Société de Justice, à qui Diana apprend que sa mission continue bien après le conflit. Wonder Woman se rend donc à Washington et affronte celui qui, pour elle, est un ennemi nouveau.
Sur Terre-1, pendant ce temps (si l’on peut : chez DC, on appelle ça du « temps relatif », ça me fait penser aux « températures ressenties »), la Wonder Woman locale constate qu’il y a quelque chose de louche autour de l’équerre de l’Angle Man. Elle découvre que son adversaire s’est échappé et, alors qu’elle s’apprête à demander à Elongated Man de la remplacer… la voilà transportée sur Terre-2.
Mais pour la Wonder Woman locale, c’est leur première rencontre (car, dans Wonder Woman #228, son homologue l’avait contrainte à oublier leur entrevue initiale). Un tour de lasso de plus, et voilà qu’elle se remémore ces événements, ce qui l’aide dans sa mission aux côtés de son double.
Ensemble, bien sûr, elles parviennent à vaincre Angle Man, dont l’équerre semble privée de son pouvoir (trop loin de sa source ?) ou fonctionner de manière erratique sur cet autre monde.
À la fin de l’altercation, Steve Trevor et Etta Candy (dont le super-pouvoir caché doit être de retrouver instinctivement Wonder Woman quand le danger est passé) surviennent. La discussion permet d’expliquer les choses, mais un problème se pose : les trois ressortissants de Terre-2 ne doivent pas connaître le futur (ce qui implique que l’avenir de Terre-2 est comparable à celui de Terre-1, ce qui en soit est une aberration mais passons). Un tour de lasso supplémentaire, et voilà qu’ils oublient les informations liées à l’avenir et repartent, groggy, à leur vie personnelle. Wonder Woman de Terre-1 ramène l’Angle Man sur son monde et le téléporte en prison.
Personne dans l’épisode ne sait comment fonctionne l’équerre, pas même son propriétaire, mais le reste d’énergie a permis à l’héroïne et à son prisonnier de revenir à bon port. C’est beau, la science.
L’épisode se conclut sur le satellite de la Ligue de Justice, alors que Wonder Woman, qui a ramené par inadvertance un journal local en première page duquel son homologue est saluée par le président. La belle héroïne se demande si elle connaîtra la même carrière sur Terre-1, appel du pied de la rédaction afin que les lecteurs s’intéressent à cette nouvelle direction éditoriale prise par le titre.
Jack C. Harris, José Delbo et Frank Chiaramonte viennent de livrer un épisode dense, tordu, un peu simpliste par bien des côtés (si j’ose dire) et très joli à regarder, mais qui donne une conclusion à une période éditoriale particulière. Ce faisant, ils lancent le titre vers une autre direction, donnant l’impression que la série trouve enfin sa voie.
Jim
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, première partie :
Une partie du mic-mac autour de la série Wonder Woman et de sa continuité compliquée (en tout cas, avant la réfection post-Crisis par George Pérez) tient au statut changeant de Steve Trevor, qui connaîtra plusieurs disparitions, plusieurs retours alambiqués et plusieurs formes, les équipes successives hésitant entre se débarrasser d’un personnage aussi falot qu’encombrant ou reconstruire le modèle du valeureux soldat transi d’amour.
Remontons donc fin 1968, début 1969, et plus précisément à la reprise de la série par Denny O’Neil et Mike Sekowsky. Steve Trevor a été blessé dans Wonder Woman #179, à l’occasion de sa mission visant à démasquer le Docteur Cyber. Mais il n’est que blessé, quoique grièvement puisqu’il est plongé dans le coma. Mais, dans Wonder Woman #180, l’espion, à nouveau capturé par les sbires de Cyber (on se demande bien pourquoi, mais bon…) tente de prévenir Diana avant d’être abattu pour de bon.
Fini le damoiseau en détresse, au sujet duquel Sekowsky précise lui-même, dans une réponse à une lettre publiée dans Wonder Woman #195 : « Steve Trevor était nul et soporifique, je ne l’aimais pas beaucoup alors je m’en suis débarrassé ». Remarquons que, dans la même lettre, le scénariste / dessinateur / responsable éditorial se réfère tant que possible à Moulton, et donc aux racines du mythe. Or, Trevor appartient à ces fondations, et en tant que tel, il fallait s’attendre à ce qu’il revienne.
La période « Diana Prince » prend fin dans Wonder Woman #203, écrit par Samuel Delany. Dès l’épisode suivant, Robert Kanigher revient aux affaires, réglant ses comptes avec Dorothy Roubicek, Denny O’Neil et Mike Sekowsky. Wonder Woman #204 est un véritable nettoyage de printemps, Kanigher renvoyant Diana chez les Amazones, redonnant à Diana son costume, sa place parmi ses sœurs (avec la concurrence de Nubia, personnage créé pour l’occasion) et un nouveau rôle dans le « Monde des Hommes ». Recourant à un stratagème retors, Kanigher rend Diana momentanément amnésique, ce qui amène les Amazones à la brancher sur une machine mémorielle qui lui redonne les souvenirs de sa vie précédente.
Pour le lecteur, cela permet de faire le point sur l’Île du Paradis, l’histoire des Amazones et tout le folklore lié à la série. Au sein de l’histoire, c’est une manière de dire que la période Diana Prince est oubliée, ainsi que les souvenirs de la mort de Steve Trevor. La manœuvre a tout de même ses défauts : d’une part, elle ne se rappelle pas la mort de Steve mais semble dans un premier temps ne pas s’inquiéter de l’absence de ce dernier ; d’autre part, si elle ne se rappelle pas sa période sans pouvoir, ses équipiers de la Ligue s’en souviennent, eux.
Les choses se compliquent encore quand Steve Trevor fait une apparition, en chair et en os, dans Wonder Woman #208…
Jim
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, première partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, deuxième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, quatrième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, cinquième partie
Gal Gadot undercover (« On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher ! ») :
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, deuxième partie :
Tout à sa reprise de la série, qu’il envisage comme un effacement pur et simple de la période précédente (là où la rédaction cherchait sans doute simplement à mettre un terme à l’expérience et à redonner un costume et des pouvoirs à sa principale héroïne), Robert Kanigher remet en avant les éléments liés à William Moulton Marston (les aventures sur l’île, les conflits entre Amazones, les idées SF frappadingues, et même la mention du créateur en lieu et place du scénariste). C’est assez ironique qu’il se replie derrière les inventions de Moulton, lui qui a réduit la femme forte envisagée par son créateur à une ménagère en manque de mariage dans les années 1950.
Wonder Woman #208 est l’occasion de deux apparitions de Steve Trevor. La première se déroule vers la fin de « The Titanic Trials », une succession d’épreuves dans la pure tradition des récits moultoniens où s’affrontent des femmes à pouvoir, sur un terrain tout autant physique que symbolique. À la fin de l’épisode, Steve arbore un sourire ravi, sur le siège passager de l’avion invisible.
L’intrigue de la seconde histoire de Wonder Woman #208, intitulée « Chessmen of Death » (dont les illustrateurs ne sont pas crédités : on reconnaît l’encrage de Vince Colletta, mais les dessins sont-ils dus aussi à Ric Estrada, comme le récit précédent ?), voit deux entités colossales s’affronter sur un jeu d’échec géant dont Diana et Steve Trevor sont les pions.
Un lecteur conciliant pourra toujours estimer qu’il s’agit là de récits hors continuité, ou situer dans le passé, forme d’hommage masqué à la période Moulton. Néanmoins, le scénariste ne s’encombre pas de remarques du genre. Ou bien tout cela n’est-il qu’un rêve, comme pourrait le suggérer une réplique de Steve Trevor à la fin de « The Titanic Trials » ?
Il est temps, cependant, pour la rédaction de ranger les jouets. C’est ce à quoi s’attellent Len Wein, Curt Swan et Tex Blaisdell, sous la direction de Julius Schwartz, dans Wonder Woman #212, premier chapitre des fameux « Douze Travaux ». Suite à une intervention, Superman comprend que son équipière a recouvré ses pouvoirs. Mais quand il lui en parle, elle s’étonne : elle ne garde aucun souvenir de cette période « powerless ».
Désireuse de renouer avec ses souvenirs et avec le sort de Steve, elle se rue sur l’Île du Paradis et échange vivement avec sa mère, qui lui apprend la triste vérité : Trevor est mort. Quant au Steve qui hantait les épisodes de Kanigher et Estrada, il s’agissait d’une manifestation de ses souvenirs (une manifestation bien solide puisque ce « fantôme » peut donner des coups de poing, mais n’épiloguons pas…). Bon, explications données. Voilà une bonne chose de faite, la confirmation d’un drame fondateur et la résolution d’un problème de continuité.
Enfin, pas tout à fait. On se doute bien que Steve ne pouvait pas rester absent trop longtemps d’une série dont il est l’un des premiers, et plus importants, personnages. La suite de ses péripéties arrive donc dans Wonder Woman #223.
Sous une couverture d’Ernie Chua, cet épisode, daté de mai 1976, fait immédiatement suite aux « Douze Travaux ». Bizarrement, il aurait pu figurer dans le TPB, puisqu’il y fait référence et propose une intrigue bâtie sur le même modèle.
Revenant sur l’Île du Paradis, Diana découvre que l’endroit est l’objet d’une invasion… d’hommes ! Craignant que la malédiction annonçant la fin des Amazones ne s’accomplissent, l’héroïne se lance à l’attaque, affrontant les assaillants. Dans le même temps, elle voit que ses sœurs Amazones, et jusqu’à la Reine sa mère, tombent en poussière. Ce n’est qu’après un raisonnement qu’elle comprend que ce n’est qu’une mascarade. Repoussant ses adversaires, elle capture et démasque le dernier d’entre eux encore debout. Et elle reconnaît… le visage de Steve Trevor.
(Remarquons que l’épisode est constitué de dix-huit pages. La seizième est composée de telle manière qu’on dirait une fin d’épisode avec cliffhanger : il est fort possible que Pasko ait prévu des développements moins abrupts - et peut-être entièrement différents - et que la seconde partie de son récit ait été réduit à deux dernières planches de conclusion… Bazar éditorial, hmm ?)
En fait, ulcérée à l’idée que sa fille doive passer des épreuves avant de réintégrer la Ligue, Hippolyte estime que Wonder Woman ne doit être jugée que par ses paires. Et de monter une fausse invasion afin de voir si Diana a bien recouvré ses aptitudes et son intelligence. Pourquoi donner l’apparence de Steve Trevor a la créature artificielle qu’elle a mise à la tête des envahisseurs ? La Reine n’a-t-elle pas deviné que l’amour de sa fille pour le militaire se réveillerait ? N’a-t-elle pas envisagé qu’elle lui demanderait de le conserver en vie ? N’est-ce pas un peu sadique de la part de la souveraine ?
Toujours est-il qu’elle accède à la requête de Diana et accorde la vie à ce simulacre, qui de plus aura le droit de mettre le pied sur l’île sans déclencher la malédiction (mais bon, ce Steve n’est pas un homme véritable, semble-t-on comprendre, même s’il est suggéré qu’il s’agit du vrai, ramené à la vie). Steve Trevor est donc de retour dans la série, avec une Wonder Woman dont les souvenirs ont été restaurés. En gros, le statu quo est comme avant.
Tout cela va-t-il durer ?
Jim
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, première partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, deuxième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, quatrième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, cinquième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie :
Donc, Steve Trevor est revenu. On nous dit qu’il a été rendu à la vie par Hippolyte et Aphrodite, mais que la malédiction ne s’enclenchera pas s’il met le pied sur l’Île du Paradis. Quant à la Reine des Amazones, elle précise qu’il vivra sa vie d’homme normalement, jusqu’à son trépas. Tout est bien qui finit bien.
À partir de Wonder Woman #224, Steve Trevor redevient un personnage secondaire, à tous les sens du terme. Il est là, mais il n’occupe aucune fonction. Abandonné tranquillement dans l’appartement chic qu’il partage avec Diana, il attend que les journées s’écoulent jusqu’au retour de sa belle, avec qui il partage de tendres moments sur le canapé, instants glamour mis en scène par Curt Swan.
Ironie du sort, ce premier épisode après la résurrection présente Wonder Woman en traîtresse aux Amazones, écho à la première aventure de la période Diana Prince où Steve était montré dans le rôle du traître à sa nation (dans le but de démasquer une méchante, cela dit).
Mais la vie d’homme au foyer ne sied guère à l’ancien militaire. Et, dans Wonder Woman #225, alors que sa compagne quitte l’appartement, Steve utilise un appareil issu de la technologie amazone afin de prendre connaissance du monde. Tandis que sa belle est en danger face au mystérieux et insaisissable Maximus, il décide de rempiler.
C’est à la fin de cet épisode qu’il adopte l’identité de Steve Howard. C’est dans Wonder Woman #226 qu’il dévoile la source d’inspiration qui a donné naissance à ce pseudonyme : le nom de l’acteur Trevor Howard.
C’est également dans cet épisode qu’il teint ses cheveux en brun, ce qui n’est pas du goût de Diana. Le couple vit alors une période plus difficile où chaque rencontre est orageuse. Pour le lecteur, ça met un peu de sel dans une relation qui, jusque-là, était caractérisée par une souriante mièvrerie.
Cependant, les scénaristes (Elliott S! Maggin et Martin Pasko) ne parviennent pas à donner à ce qui aurait pu être un couple d’aventuriers la bonne impulsion. Et si l’histoire étalée sur les épisodes 226 et 227 est assez intéressante, explorant le thème de la vie artificielle et du rapport à l’art et aux sentiments, on sent bien que la présence d’un Steve désireux d’aller à l’aventure n’est pas fructueuse.
Et bientôt, c’est un énième changement de direction, avec Wonder Woman #228, qui fait passer la série de Terre-1 à Terre-2. Exit donc le nouveau Steve Howard, on retrouve le bon vieux Steve Trevor dans son uniforme militaire. La période consacrée à la Seconde Guerre mondiale durera jusqu’au #243, à l’issue duquel les lecteurs repassent de Terre-2 à Terre-1 et du Steve Trevor blond au Steve Howard brun.
Dès l’épisode suivant, le #244 donc, Jack C. Harris lance l’héroïne de Terre-1 et son équipier teint en brun dans une histoire d’espionnage, à la poursuite d’un savant transfuge, et dont les rebondissements fleurent bon l’influence de James Bond (on a droit à des organisations secrètes baptisées S.C.Y.T.H.E. ou U.N.R.E.S.T., par exemple).
Wonder Woman #244 (très joliment illustré par José Delbo et Joe Giella, un chouette tandem) propose une explicative séquence de flash-back reprenant les événements survenus dans Wonder Woman #208, 212 et 223, jusqu’au Steve Howard brun. Petit résumé rapide à destination des lecteurs, et belle manière de sauter par-dessus la période qui vient de se conclure, sans chichi. Il n’y a pas que la Reine Hippolyte qui promeut l’amnésie sélective !
Wonder Woman #245 conclut la première intrigue d’espionnage de cette nouvelle ère, de manière vigoureuse et rapide. L’épisode suivant, davantage orienté magie (ce qui annonce de futurs développements), est l’occasion aussi de découvrir Diana au lavomatic, faisant sa petite lessive étoilée. Rien que ça, ça vaut le détour.
Dans Wonder Woman #247, l’identité de Steve Howard est en danger. En effet, les services secrets ont commencé à faire le lien entre Trevor et Howard. Le premier est considéré comme mort, il a eu droit à des funérailles, mais les agents secrets, êtres soupçonneux par excellence, veulent en savoir plus.
Pour le couple que forment Diana et Steve (au courant de la double identité de sa belle depuis sa résurrection), l’enquête des services secrets tombe mal. Leur appartement est écouté et le dossier à leur sujet s’épaissit.
Les hommes qui ont déjà interrogé Diana dans l’épisode 245 décide de soumettre Steve à la question dans le #247. L’étau se resserre.
Dans Wonder Woman #248, encore un chouette chapitre illustré par José Delbo et Joe Giella, le Major Bradley, que nous connaissons depuis trois épisodes, dévoile ses cartes.
Contrairement à son assistant le Lieutenant Truman qui enquête sincèrement sur ce qu’il pense être soit une usurpation d’identité soit un crime impuni, Bradley est persuadé que Trevor a trouvé le moyen de tromper la mort. Désireux de s’emparer de ce pouvoir qu’il imagine, il lance un sort qui libère une créature démoniaque, le Dark Commander.
Bien entendu, le procédé lui échappe, la créature est hors de contrôle et Trevor, dont le corps inanimé est prisonnier d’une machine… meurt dans le processus.
Et voilà, ce qu’annonçait la Reine Hippolyte est arrivé. Ressuscité, Steve Trevor a vécu sur Terre jusqu’à la fin. Bien entendu prématurée. Donc, Steve est mort, ressuscité, et re-mort. Tout en ayant changé de nom et de couleur de cheveux entre-temps.
Cela ne s’arrête pas là, bien sûr. D’une part parce que Diana fait connaissance de Greg Trevor, le frère de Steve, à l’enterrement de ce dernier, dans Wonder Woman #249. Dans le même épisode, Greg est démasqué : il s’agit d’un agent de l’organisation U.N.R.E.S.T.
D’autre part, parce que… bah ça ne s’arrête pas là, vous vous en doutiez, hein ?
Jim
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, première partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, deuxième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, troisième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, quatrième partie
Les multiples mésaventures de Steve Trevor, cinquième partie
Celle-là, elle est quand même étonnante : on dirait vraiment du Ross Andru. Sans doute à cause de l’influence de ce dernier, qui était le responsable éditorial du titre à l’époque (son nom apparaît en marge, à droite).
Quand on regarde la couverture publiée, on note quelques modifs :
l’avant-bras droit de Diana a été redessiné, afin de repositionner la paume sur l’essieu (et d’effacer le bracelet), mais la rustine a disparu et il ne reste plus que les traces de colle, plus sombres
le bracelet gauche a été gouaché
le visage semble avoir été retravaillé aussi
le sceau du Comics Code, collé sur l’original, a disparu aussi…
Jim
Wonder Woman #259 est la première partie d’une trilogie opposant Wonder Woman à Mars, le dieu de la guerre. La saga est orchestrée par Gerry Conway.
Si les bracelets ont disparu dans cette couverture, c’est aussi parce que, dans l’histoire, Wonder Woman est privée de ses bracelets par Hermès.
Il s’agit là encore d’un de ces récits où Wonder Woman perd le contrôle et « devient berserk », qu’Alexa avait évoqué précédemment :
À l’issue de cet épisode, lancement d’un récit en trois parties piloté par Gerry Conway, Hercules survient et assomme l’Amazone, tandis qu’une silhouette féminine s’éloigne, les bracelets à la main.
Dans Wonder Woman #260, la Princesse Amazone, menottes aux poignets, est conduite en prison avant d’être confrontée à la justice des hommes. Là aussi, ça vaut une séquence inoubliable.
Pendant ce temps, Mars fait son apparition, et un conflit à l’échelle divine se prépare en Amérique. Conway s’amuse à casser l’image de son héroïne, comme il a pu le faire précédemment sur d’autres séries (chez lui, les surhommes ont parfois du mal à contenir leur colère, à maîtriser leur côté obscur).
Wonder Woman parvient à s’échapper, à reprendre son apparence de Diana Prince et à passer sous les radars des forces de l’ordre. Redevenue la Princesse Amazone à la fin de l’épisode, elle retombe sous l’influence de sa colère mais parvient, à force de volonté, à la contrôler, toujours sous le regard de la mystérieuse silhouette féminine du début.
Dans le troisième épisode de cette saga, Mars arpente de son pas de géant la cité des hommes à la recherche de Wonder Woman, celle-ci s’envole pour l’Île du Paradis. Le dieu de la guerre lance sur elle ses « Chiens de guerre », qu’elle parvient néanmoins à semer.
En chemin vers le paradis des Amazones, elle découvre qu’Aphrodite détient depuis toujours les bracelets qui permettent à Diana de garder son calme : depuis le début, la silhouette encapuchonnée, c’était la déesse de l’amour, bien décidée à tester la force de volonté de l’ambassadrice des Amazones.
Il ne s’agit pas seulement d’une exigence divine confinant au sadisme, mais d’une sorte d’entraînement, car la déesse projette d’envoyer la princesse guerrière au « palace at the edge of time » afin d’obtenir les moyens de vaincre Mars. C’est d’ailleurs à cette occasion que Diana apprend que ce dernier règne désormais sur l’Olympe à la place de Zeus.
Bien entendu, la quête de Diana portera ses fruits et elle sera en mesure de faire résonner le « gong de la justice » et de mettre le dieu de la guerre en déroute.
Jim
Steve Trevor est au paradis, mais il a toujours des projets :
Dessin de Fred Hembeck, publié dans la rubrique « Daily Planet » du 8 octobre 1979, et disponible notamment dans Wonder Woman #263.
Jim