Comédie policière/action
Long métrage américain
Réalisé par Walter Hill
Scénarisé par Roger Spottiswoode, Walter Hill, Larry Gross et Steven E. De Souza
Avec Nick Nolte, Eddie Murphy, James Remar, Sonny Landham, Brion James…
Titre original : 48 Hrs.
Année de production : 1982
L’idée de 48 Heures vient du producteur Lawrence Gordon, qui a traîné avec lui le projet tout au long des années 70. Dans son premier pitch, un flic dur-à-cuire devait faire équipe avec un criminel pour retrouver l’ancien compagnon de cellule de ce dernier, un cinglé qui menace de faire exploser la fille d’un gouverneur si on ne lui remet pas une rançon sous 48 heures (intrigue qui a évolué au fil des réécritures). Gordon en parle à Walter Hill et à son monteur Roger Spottiswoode sur le tournage du Bagarreur. Spottiswoode voulait se mettre à la réalisation et Hill lui a alors suggéré d’écrire le scénario. Le script a été ensuite baladé de la Columbia à la Paramount, studio qui a demandé à Walter Hill de le réécrire pour en faire un véhicule pour Clint Eastwood qui voulait le rôle du prisonnier.
Pour Hill, le film aurait mieux fonctionné avec Eastwood dans le rôle du flic et Richard Pryor dans celui du criminel. Mais les exécutifs n’ont pas été convaincus, le développement de 48 Heures a été mis en pause et Clint est parti faire L’Evadé d’Alcatraz. La Paramount a changé d’avis au début des années 80 et Larry Gordon et son co-producteur Joel Silver ont rappelé Walter Hill, qui venait de sortir de l’échec (injustifié) de Sans Retour. Avec Larry Gross et dans une moindre mesure Steven E. De Souza, Walter Hill a constamment réécrit le scénario durant la production, tout en faisant également confiance aux capacités d’improvisation de ses têtes d’affiche.
Le meurtrier Albert Ganz échappe aux travaux forcés grâce à l’aide de son complice Billy Bear. Les deux hommes veulent récupérer le butin d’un casse caché par leur ancien complice Reggie Hammond, qui purge lui aussi une peine de prison. Après une première rencontre brutale entre les évadés et les policiers, le flic Jack Cates décide de négocier l’aide de Reggie contre une brève permission de sortie. Jack et Reggie n’auront que 48 heures pour arrêter la cavale de Ganz et Billy…
Une histoire classique, qui vaut surtout pour la dynamique entre ses personnages principaux et la manière dont Walter Hill orchestre des scènes d’action nerveuses dans un environnement urbain nocturne. Si 48 heures a souvent été comparé à un buddy movie, on ne peut pas vraiment dire que Jack Cates et Reggie Hammond s’apprécient vraiment pendant une grande partie du métrage. Face à Nick Nolte, très bon en flic bougon, l’excellente initiative du casting a été de confier le rôle de Reggie Hammond à un petit nouveau qui faisait là ses débuts sur grand écran, un certain Eddie Murphy. Même les responsables de la Paramount ne le connaissaient pas et ont voulu le virer après avoir vu les rushes parce qu’ils ne le trouvaient pas assez drôle, ce à quoi se sont opposés Hill et Nolte…
Crédité pour avoir revitalisé le Saturday Night Live à cette période, Eddie Murphy a apporté son énergie caractéristique à son premier rôle pour le cinéma, ce côté grande gueule de la formule du duo mal assorti (et qui fonctionne toujours aussi bien dans la scène du bar de rednecks). L’alchimie entre Nolte et Murphy donne le rythme de ces 90 minutes qui filent sans temps morts et peuplée par une belle galerie de tronches du cinéma U.S. comme James Remar (déjà dirigé par Walter Hill dans Les Guerriers de la Nuit et Le Gang des Frères James), Sonny Landham (Predator), Brion James (Sans Retour) et Frank McRae en commissaire gueulard (fonction qu’il parodiera dans Last Action Hero).
En revoyant le film, j’ai trouvé la musique de James Horner assez familière et en effet, il semblerait que le compositeur en a recyclé certaines parties pour les thèmes de deux autres longs métrages dont il a également signé la bande originale, Commando et Double Détente.