Il parle de ce pourcentage avant d’évoquer le relevé de droits. Pour moi, ça concerne l’édition chinoise, mais rien ne dit que ce soit le cas pour les autres éditions dont la française. Peut-être est-ce le cas, mais j’ai beau relire son commentaire, je ne trouve rien qui l’induise clairement. Du moins ai-je l’impression.
Donc moi, en tant que lecteur potentiellement intéressé par la série d’albums, j’aurais tendance à vouloir soutenir le projet en achetant, en participant aux ventes et donc à la génération de droits d’auteur afin de compenser le manque à gagner, au moins un peu.
Bon, pour un début de collection, ça cogne bien. Je ne suis pas toujours fan du travail de Christophe Bec (et souvent, je préfère les choses pour lesquelles il est moins connu, les récits plus intimistes, à l’exemple de sa biographie de Wadlow ou de ses tomes consacrés à L’Aéropostale), mais il y a le sens du spectacle et il compose avec Stefano Raffaele une bonne équipe qui a déjà plusieurs fois prouvé sa force évocatrice.
Donc, le récit suit l’humanité à un moment où la planète Terre est menacée par les métamorphoses du soleil, qui risquent de l’engloutir. Donc un colossale chantier (euphémisme) est mis en place afin de déplacer la Terre en direction de Proxima du Centaure. Cela implique donc de créer des réacteurs afin de déplacer la planète, et de bâtir un plan sur cent générations, soit 2500 ans. Ambitieux, quoi !
On suit un personnage qui est collégien quand on commence à éloigner la planète du soleil, et qui grandira durant le voyage. Au point de connaître un moment de l’histoire humaine où le projet est remis en question. La fin du récit arrive alors que la destinée de l’humanité continue au-delà de la vie du narrateur.
On ne reviendra pas sur la qualité du travail de Bec et Raffaele, servi par un lettrage tout à fait compétent, bien placé et cohérent. On saluera aussi l’ampleur du récit (dont je n’ai pas lu la version littéraire), et qui témoigne à la fois d’une vision collective qui me semble marquée par la culture chinoise : l’auteur parvient à imaginer les conséquences sociales et psychologiques de ce périple (l’absence de religion m’a étonné : dans un cas pareil, le sacré me semble susceptible de faire son retour, mais là encore, je ne suis pas chinois). J’insisterai cependant sur l’objet lui-même : un album de format classique, à la pagination accrue (120 pages), mais surtout qui présente des pages dépliantes du meilleur effet. L’objet lui-même est un écrin à la hauteur du contenu.
Un excellent démarrage pour cette collection, dont j’attends certains des prochains tomes avec une curiosité non dissimulée.
Tu avais mis ou les infos sur cette collection ? J’ai vu le « scandale » mais pas fait gaffe à ce que c’était. (A moins que tu aies une synthèse quelque part ?)
Non, j’ai rapporté les propos de Bec (un peu plus haut dans cette discussion), mais je n’ai pas trouvé d’autres échos que les siens (je n’ai pas cherché frénétiquement non plus, hein…). Donc je n’en sais guère plus.
Il y a Hiroyuki Ôshima à la couleur, apparemment, d’après ce site, qui indique que le projet réunit 28 bédéastes de 13 pays différents… Il nous manque donc encore cinq noms (probablement d’autres coloristes), quatre s’ils ont compté Liu Cixin parmi eux.