LES FUTURS DE LIU CIXIN - L'OCÉAN DES RÊVES (Rodolfo Santullo / Jok)

L’édition anglophone de l’album L’Océan des rêves, prévu dans la collection « Les Futurs de Liu Cixin » chez Delcourt, donne un premier aperçu de ce à quoi on peut s’attendre :

The first in a new series of graphic novels from Hugo Award-winning author Liu Cixin and Talos Press

An annual ice sculpture festival draws the attention of an extraterrestrial visitor, who learns how to create such art and decides to use local resources to sculpt a piece in a gesture of goodwill. All the water in the ocean is sent to the stratosphere, where the ice sculptor uses splendid techniques to create crystal dominoes scattered by a giant of the cosmos. In the world of the ice sculptor, art is the sole reason for civilization’s existence. After the ice sculptor creates the pinnacle of beauty, but also brings forth devastation and disaster, humanity decides during Earth’s last breaths to fight for their survival.

Jim

En quatrième de couverture du premier album, on a une vision plus complète de la collection :

La Terre vagabonde, par Christophe Bec et Stefano Raffaele
Pour que respire le désert, par Valérie Mangin et Steven Dupré
Les Trois lois du monde, par Zhang Xiaoyu
Nourrir l’humanité, par Sylvain Runberg et Miki Monttlò
La Perfection du cercle, par Xavier Besse
Proies et prédateurs, par Jean-David Morvan et Yang WeiLin
L’Attraction de la foudre, par Thierry Robin
Le Calcul du papillon, par Dan Panosian
La Terre transpercée, par Wu Quing Song
L’Océan des rêves, par Rodolfo Santullo et Jok
Brouillage intégral, par Marko Stojanovic et Maza
Au-delà des montagnes, par Eduard Torrents et Ruben Pellejero
L’Humanité invisible, par Liu Wei
L’ère des anges, par Sylvain Runberg et Ma Yi
Les Migrants du temps, par Sylvain Runberg et Serge Pellé

Jim

Meng Zhi Hai en mandarin :

Tori.

Tiens, puisque tu es là, quand tu auras deux minutes, si tu peux nous traduire ça, Doug Ramsey, nous serions très reconnaissants !

:wink:

(Pour les non sinophones, y a quelques images sympas.)

Jim

Mandarinophone plutôt.

Deux minutes, t’es gentil : tu as vu la quantité de texte ? O__o

Tori.

C’est un défi à la hauteur de ton talent !

Jim

Bon, en gros, ça indique que le projet est de sortir les adaptations de quinze œuvres de Liu, sur quatre ans, avec des bédéastes internationaux. Il y a eu une salve de quatre tomes l’année précédente et la deuxième salve venait de sortir au moment de la publication de l’article (qui date de mai 2021).
Ensuite, ça revient un peu plus en détail sur le contenu des titres sortis lors de cette deuxième vague (l’auteur de l’article connaissant apparemment bien les nouvelles dont ces BD sont les adaptations), soit : Nourrir l’humanité, Proies et Prédateurs, Le calcul du papillon et La perfection du Cercle.
On termine avec un résumé du parcours des dessinateurs concernés.

Tori.

Ca doit être sympa pour les Chinois de savoir où les auteurs sont nés.

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Ça va : une demi-heure, tu t’en sors bien, Doug Ramsey !

À la hauteur du mythe qu’on s’est fait de toi !
:wink:

Merci !

Jim

Même pas le temps d’un épisode de Brokenwood.

Ah, rectification : il n’y a les résumés des parcours que de Dan Panosian et de Yang Weilin.

Tori.

Jim

Un extrait de la version anglophone :

Jim

Autre aperçu, en anglais :

Cixin-Liu-Sea-of-Dreams-GN-S1

Jim

Les Futurs de Liu Cixin - L’Océan des rêves

Une créature extraterrestre issue de la matière noire s’invite au festival de sculptures sur glace de Harbin. Sa technique comme sa démarche artistique sont radicales : l’entité pille littéralement les cours d’eau, les mers et les océans du globe. Elle reste sourde à nos tentatives de négociations et indifférente à la dissuasion militaire. L’humanité semble perdue…

  • Éditeur ‏ : ‎ Delcourt (23 août 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 94 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2413037985
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2413037989
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 788 g

Un sculpteur sur glace, ingénieur de profession, assiste à l’arrivée d’un extraterrestre lui-même façonneur de mondes. Après avoir échangé quelques propos sur la nature de l’art et son importance dans la vie, la créature commence à s’emparer des réserve d’eau de la Terre afin de créer une œuvre magistrale, sans se soucier du sort des populations : pire, en estimant que la mort de toute une civilisation n’est que secondaire, un sujet agaçant qu’il convient de ne pas évoquer.

La seconde partie du récit, située après le départ de l’artiste cosmique, voit l’humanité trouver un moyen de refaire pleuvoir toute la glace sculptée et suspendue dans la haute atmosphère. Cette partie, assez plate, se conclut sur un retour à la normale où le seul changement notable est la prise de conscience que l’art n’est peut-être pas la chose essentielle dans la vie.

Au-delà de cette morale des plus étonnantes, voire discutables (après tout, l’art, c’est l’expression de l’individualité, qu’il convient ici de mettre en parallèle avec le travail collectif de l’humanité qui permet la survie : le héros écarte son côté artiste et redevient ingénieur au sein de l’effort commun, oublié du récit, finissant d’être l’homme providentiel de l’intrigue pour se fondre anonyme dans la masse), au-delà même de la conclusion optimiste et presque naïf de ce qui aurait pu être une parabole sur la catastrophe climatique en cours (les efforts de l’humanité unie, fédérée bien entendu autour de la Chine et de l’Amérique, parviennent à tout remettre comme avant : c’en est presque mignon), on a quand même un récit superficiel dans sa première moitié (les grands sujets sont évoqués avec maladresse et légèreté) et assez plat dans sa seconde. Et on ne peut faire abstraction des positionnements politiques de l’auteur, très aligné sur la vision de son pays. Rajoutons à cela un lettrage très propre mais sans relief (pour l’extra-terrestre, colossal, a la même police et le même corps de caractère que les autres personnages ?) et un dessin que j’aurais du mal à qualifier de beau.

Jim