Premier aperçu du travail de Dan Panosian sur l’adaptation d’un texte de Liu Cixin qu’il réalise dans le cadre de la collection « Les Futurs de Liu Cixin » : Le Calcul du papillon.
Jim
Premier aperçu du travail de Dan Panosian sur l’adaptation d’un texte de Liu Cixin qu’il réalise dans le cadre de la collection « Les Futurs de Liu Cixin » : Le Calcul du papillon.
Jim
En quatrième de couverture du premier album, on a une vision plus complète de la collection :
La Terre vagabonde, par Christophe Bec et Stefano Raffaele
Pour que respire le désert, par Valérie Mangin et Steven Dupré
Les Trois lois du monde, par Zhang Xiaoyu
Nourrir l’humanité, par Sylvain Runberg et Miki Monttlò
La Perfection du cercle, par Xavier Besse
Proies et prédateurs, par Jean-David Morvan et Yang WeiLin
L’Attraction de la foudre, par Thierry Robin
Le Calcul du papillon, par Dan Panosian
La Terre transpercée, par Wu Quing Song
L’Océan des rêves, par Rodolfo Santullo et Jok
Brouillage intégral, par Marko Stojanovic et Maza
Au-delà des montagnes, par Eduard Torrents et Ruben Pellejero
L’Humanité invisible, par Liu Wei
L’ère des anges, par Sylvain Runberg et Ma Yi
Les Migrants du temps, par Sylvain Runberg et Serge Pellé
Jim
Belgrade sous les bombes. L’organisme de la petite Katya rejette sa récente greffe de rein. Son père, Alexsander, cherche un supercalculateur pour déterminer les coordonnées terrestres exactes d’où provoquer la formation d’un épais brouillard. Pour donner le répit nécessaire au rétablissement de sa fille, pour sauver leurs vies… Les premières coordonnées indiquent le désert malien…
- Éditeur : Delcourt (3 mai 2023)
- Langue : Français
- Relié : 80 pages
- ISBN-10 : 2413038043
- ISBN-13 : 978-2413038047
- Poids de l’article : 788 g
Tiens, un album qui finit mal. Donc, on suit le périple d’Aleksander, un savant yougoslave qui parcourt le monde afin de trouver des endroits dits « sensibles » où créer des perturbations dont les conséquences, selon l’adage, serait comme celles du battement d’ailes d’un papillon engendrant une tempête à l’autre bout du monde. La particularité du récit, c’est qu’au fil des pérégrinations du scientifique, sa famille est prise dans la guerre civile yougoslave puis dans les bombardements de l’OTAN qui s’ensuivent.
L’album de Panosian parvient donc à maintenir un suspense en alternant les séquences consacrées à Aleksander et celles dédiées à sa famille. Régulièrement, le personnage parvient à créer une chaîne de causalités dont l’étape suivante est une couverture nuageuse sur son pays, préservant ainsi sa famille des bombes. Mais bien sûr, une guerre, c’est toujours complexe, et ce qui met en danger son épouse et sa fille, ce sont les pénuries de médicaments. On relèvera à ce titre, dans le récit, quelques facilités et partis pris propre à l’histoire de Liu Cixin (quoiqu’il faille aller vérifier dans le texte d’origine : je n’ai pas le courage). Par exemple, la situation médicale de la petite Katya relève quand même du pathos le plus achevé. De même, la confrontation entre un héros yougoslave et un allié argentin permet d’évoquer deux conflits où les puissances occidentales adoptent le mauvais rôle (dans le récit au moins), et la ficelle est quand même un peu grosse de la part d’un romancier qui n’a jamais caché son alignement sur le discours officiel du régime chinois.
Au-delà de ça, l’album présente plusieurs défaut, sans doute imputables davantage à Panosian lui-même. Déjà, l’illustrateur, qui s’est fait remarquer ces dernières années pour son talent, livre ici des planches composées de cases horizontales, dans un rythme assez monotone, elles-mêmes occupées de gros plans jolis mais répétitifs. Lui qui est un formidable dessinateur de décors en livrent assez peu. La page dépliante qu’on attend dans chaque tome de cette collection est impressionnante et très judicieusement placée dans le récit, mais l’album n’est pas la démonstration de la maestria qu’on aurait été en droit d’attendre. À ce titre, c’est une déception. Ensuite, la conclusion de l’album, assez peu claire (les actes d’Aleksandar auraient-ils servi à si peu de chose qu’on nous raconte autre chose à la fin ? que viennent faire ici ces personnages ? Ou bien, explication la plus plausible, quelque chose m’a considérablement échappé ?), semble apporte une petite morale à chute qui, à mes yeux, tombe à plat. Rajoutons quelques bulles mal placées, quelques césures et retours chariot maladroits, et on obtient un album qui n’a pas bénéficié de la post-production et de la relecture qu’il aurait mérité.
Donc un récit dont le mérite me semble être de rompre avec l’optimisme de certains opus (Pour que respire le désert au premier chef, peut-être aussi L’Ère des anges), mais qui me semble souffrir du syndrome du premier jet. C’est souvent le drame sur les séries thématiques de ce genre qui, à mesure que l’on s’achemine vers la fin, semblent ne pas bénéficier du même soin que les tomes précédents.
Jim