Stationné à l’aplomb exact de la Terre au-dessus de l’océan, un astronef extra-terrestre provoque une absence totale de gravité. Les flots, comme aspirés vers le ciel, entraînent la formation d’un cyclone abyssal, et notre atmosphère s’échappe par la brèche causée par l’astronef. Le géologue Feng Fan va gravir cette monstrueuse colonne d’eau avec l’espoir d’entrer en contact avec son équipage.
Éditeur : Delcourt; Illustrated édition (5 avril 2023)
Grosse déception que cet album. Sans doute parce que je m’attendais à quelque chose de fort, au moins visuellement. Et que l’ensemble n’est pas tellement convaincant.
Donc, un extraterrestre arrive, son vaisseau crée des perturbations, la gravité devient folle, et un géologue d’une équipe océanographique, féru d’alpinisme mais traînant un traumatisme, décide de gravir la montagne d’eau ainsi formée et fait la rencontre d’un extraterrestre, qui va lui raconter son histoire. M’ouais. L’ensemble est déséquilibré, les auteurs occupant de longues pages un peu vide à montrer cette escalade liquide, ce qui les contraint ensuite à livrer des planches assez bavardes pour le témoignage de l’extraterrestre et conduit fatalement à un sentiment de déséquilibre au moment de la lecture. L’album semble ne pas avoir été pensé en amont, ou ne pas avoir bénéficié de la pagination nécessaire afin d’étaler un peu le récit. Le trait de Pellejero, d’ordinaire élégant, fluide et parfois marqué d’aplats bien placés, est ici assez plat, et les couleurs, qu’il assure lui-même, ne sont pas formidable. Même la page dépliante, signe distinctif de la collection, est plate, une simple case agrandie sans saveur. Les blocs de texte sont placés sans soin particulier et rendent les pages assez étouffantes (et quelques guillemets n’auraient pas été superflus pour bien indiquer qu’il s’agit de propos rapportés).
Si l’aspect visuel et narratif n’est pas renversant, le sujet lui-même est plutôt plat. L’extraterrestre raconte sa vie, et c’est tout. Il a vu de la lumière, il s’est arrêté. Il repartira à la fin, laissant le Terrien à ses petits problèmes. Les conséquences de la présence du vaisseau sont à peine esquissées et la conclusion morale qu’en tire le Terrien me semblent d’une hypocrisie consommée.