Quelques visuels liés à l’album L’Attraction de la foudre, réalisé par Thierry Robin et destiné à la collection « Les Futurs de Liu Cixin », chez Delcourt :
Maintenant, et depuis quatre ans, l’artiste avance sur un autre projet destiné à la Chine (marché toujours inexistant), chez l’éditeur FT Culture, puis à la francophonie (via Delcourt): l’adaptation de Ball Lightning (L’attraction de la foudre), un roman de sf de Liu Cixin. Un roman graphique qui ira bien au-delà des 200 pages.
Chen est fasciné par la foudre globulaire depuis une expérience traumatisante vécue dans l’enfance. Doctorant en modélisations mathématiques, il est poussé par son université vers l’armée qui allie ressources financières et capacités d’expérimentation. Chen se retrouve ainsi à tenter de capturer et analyser ces boules d’énergie brute, alors que les tensions internationales s’intensifient.
J’ai enfin fini ce tome, qui a longtemps traîné dans mon bureau (bon, là, il est rangé, ça évite que je glisse dessus). Seul roman adapté au milieu de nouvelles, il est bien plus épais que les autres tomes de la collection.
Il est également plus long. On suit un jeune scientifique qui garde en mémoire la mort tragique de ses parents, pétrifiés après la rencontre avec une « boule de foudre ». Il suit des études de physique afin d’étudier le phénomène, et ses avancées attirent l’attention de l’armée chinoise. Le voilà enrôlé et associé à une fille de militaire qui cherche à développer des armes contre la « coalition démocratique », bien entendu menaçante. S’ensuit une construction dialectique articulée autour de l’opposition entre la militaire et le scientifique, en parallèle de la constitution d’une théorie sur ces fameuses boules de foudre.
C’est pas mal, mais un tantinet long. Le dessin gracieux de Thierry Robin, cela dit moins inspiré que sur ses propres créations (relisons Rouge de Chine, qui trahit sa fascination pour la culture de l’Empire du Milieu), porte le récit aisément, mais ne fait preuve d’aucun recul, alors que le personnage du savant aurait pu se faire le vecteur d’une caractérisation plus forte, d’une contestation face à un ordre établi et surtout face à une femme fanatique. La fin du récit, qui parvient à tutoyer une belle forme de poésie, sauve un peu l’ensemble, qui aurait sans doute gagné à être plus ramassé.