DERNIÈRES LECTURES COMICS

Oui, oui, je crois que j’avais compris (mais tu fais bien, je suis homme à avoir besoin de comprendre souvent).
Mais comme je le disais, j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, donc en soit, je suis quand même initialement en partie d’accord avec vous. C’est la mise en contexte qui a fait évoluer mon avis sur l’autre aspect de mon avis (et puis quand tu passes après des lectures de Brubaker, forcément …)

Les FF de Simonson (presque 20 numéros c’est déjà un peu plus conséquent).

Après ce tandem, il y a l’équipe DeMatteis / Zeck, qui touche quelques sujets de ce genre (l’homosexualité notamment, le racisme, les ghettos…). Dans les vingt dernières années dont tu parles, je trouve que Spencer y est parvenu, mais chez lui, c’est presque un jeu de glisser des allusions concernant l’actualité…
Je dirais aussi que les comics des années 1980 s’y prêtaient mieux parce les histoires étaient remplies de personnages secondaires qui n’avaient pas de pouvoir et incarnaient la diversité d’une société humaine, avec ses désirs, ses échecs, là où les super-personnages incarnent des idéaux et des archétypes et sont emportés dans le tourbillon de leurs aventures. De nos jours, les super-héros sont plongés dans l’actualité : chez Spencer, c’est Rick Jones qui joue les lanceurs d’alerte, c’est le Punisher qui prend un taxi uber pour aller manger un cronut. C’est plus tout à fait la même chose : les super-personnages vivent les choses, alors qu’il y a trente ou quarante ans, ils en étaient spectateurs et prenaient de temps en temps parti.
Dernier point qui me trotte dans la tête : ces épisodes ont été produits à une époque où Marvel faisait des histoires… en dix-sept planches ! Dix-sept ! Et ils racontent énormément de trucs. L’épisode de la candidature de Cap est d’une densité incroyable, et il fait cinq pages de moins que les Superman de Bendis, par exemple. Il y a quelques mois, j’avais reparcouru les Uncanny X-Men de la période « Dark Phoenix », et c’est la même chanson : dix-sept pages ! C’est incroyable !

C’est la première fois que tu le lis ?

Si Shooter n’avait pas mis son veto à la saga du Red Skull qu’ils prévoyaient, en trois parties, on l’aurait sans doute eu, cet épisode marquant.

Plus précisément, l’épisode est encré par Byrne lui-même, qui travaille dans un style plus buissonneux, plus spontané que Rubinstein. Moins propre.

Ce qui était bienvenu : depuis le départ de Kirby, la série part un peu dans toutes les directions, et avec Stern (qui a été le responsable éditorial de la série avant de l’écrire), on range le bazar. C’est aussi pour ça que cette prestation est charnière.

On peut sans doute aussi ranger plusieurs prestations de Neal Adams : ses Batman sont au final peu nombreux, même s’ils sont étalés dans le temps, et si l’on considère ceux qu’il a faits avec Denny O’Neil, c’est assez court. Ses Avengers sont peu nombreux aussi, et pourtant, ils ont marqué et imposé des thèmes et des personnages sur le long cours (jusqu’à Empyre). Ses X-Men aussi, puisqu’ils sont en quelque sorte le socle sur lequel s’appuie le début de la période Claremont / Byrne.
En parlant de ces deux lascars, leur Iron Fist fait quinze épisodes. Seize en comptant leur Marvel Premiere #25. Dix-huit en rajoutant la conclusion dans Marvel Team-Up. Et en dix-huit chapitres (d’environ dix-sept / dix-huit planches), ils en ont posé, des trucs.
Il est vrai que bien souvent, les prestations marquantes sont liées à la présence d’une équipe sur un an, deux ans, trois ans, voire plus. De plus, certaines séries Marvel ont connu de longues périodes de stabilité. Ce qui est trompeur. Je crois aussi que pas mal d’auteurs, à l’époque, sentaient bien que les choses n’étaient pas stables, pas pérennes, et tiraient très vite leur stock de cartouches : pagination serrée, absence de contrat au long cours, parfois incertitude commerciale concernant la survie des séries, les gars tentaient de foncer, de balancer tout ce qu’ils avaient au plus vite. Et ça donnait de sacrés résultats, parfois.

Jim

Tu fais bien de le préciser. J’ai oublié de le dire.

J’ai bien l’impression.

C’est fort possible. En tout cas, j’ai l’impression que tu as compris ce que je voulais dire.

Voilà. Là aussi tu sembles avoir compris ce que je voulais dire. Mais trompeur pour moi le premier visiblement.

Petite lecture récent dans le cadre de l’anniversaire de la Princesse Amazone :

Jim

Merci.
Et ça me fait penser qu’il y a deux posts que j’envisageais de rédiger, et que je n’ai toujours pas faits. Va falloir que je le fasse.

Jim

Suite au lien posté par Marko, je reprends le cours de mes notes de lecture concernant la Légion des Super-Héros, série dont l’exploration m’avait bien occupé cet été.

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Nous en étions resté aux épisodes #237, par Simonson, et #239, par Starlin. Ce dernier nous proposait une aventure où Ultra-Boy est accusé de meurtre. Dans une mise en scène assez dynamique, Starlin montrait comment ses coéquipiers sautaient un peu vite aux conclusions, ce qui ne manquait pas de susciter des tensions entre au sein de l’équipe, le tout sous le regard d’un comploteur masqué dont l’identité n’est pas révélée. Le scénariste-dessinateur, ici épaulé par Paul Levitz pour les dialogues, avait sans doute quelque chose en tête mais les lecteurs de la série n’ont pas eu la suite avant bien des numéros.

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Les informations arrivent donc dans Superboy and the Legion of Super-Heroes #250. L’épisode est daté d’avril 1979, soit un an après l’aventure d’Ultra-Boy et arbore une couverture signée Joe Staton et Dick Giordano, illustration passe-partout qui provient sans doute d’un projet précédent ou sort d’un tiroir entassant les boulots « d’inventaire ».

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Dès la première page, qui montre Chameleon Boy de garde, les textes renvoient à l’épisode de Starlin. Pourtant, l’histoire et les crayonnés sont signés d’un certain « Steve Apollo », dont l’œil du lecteur aguerri reconnaît pourtant le trait, sous l’encrage limpide de Dave Hunt.

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Il est assez normal que Starlin ouvre son récit sur Chameleon Boy. En effet, dans l’épisode 239, le justicier durlanien explique à ses équipiers qu’il soupçonne l’identité du comploteur ayant incriminé Ultra-Boy, tout en précisant qu’il ne révélerait rien tant qu’il n’est pas sûr : si ça, ce n’est pas un appel à se faire attaquer, comme le remarque Brian Cronin !!!

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Et ça ne manque pas, puisque Cham est retrouvé inconscient par Wildfire, ce qui permet de réaliser une séquence de flash-back reliant les deux récits. Suite à quoi le mystérieux comploteur apparaît dans les rangs des héros, les surprenant. Il s’agit en réalité d’un hologramme, dont la présence les désarçonne dans un premier temps.

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C’est alors que retentit une alarme, avertissant d’un danger dans l’espace. Mon-El et Superboy s’envolent et rencontrent bientôt une créature appelée Omega, l’incarnation de la haine cosmique.

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Le combat, réglé à la manière spectaculaire de Starlin qui n’a pas son pareil pour matérialiser les déchaînements de forces universelles, tourne en la défaveur de Mon-El, rapidement rapatrié et confié aux bons soins de Brainiac-5.

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C’est à ce moment que Wildfire explique à ses équipiers les ressorts de l’affaire : l’être qui manipule Omega et qui précipite le combat vers le quartier général de la Légion (parce que, quitte à détruire l’univers, pourquoi ici et pas ailleurs ?), c’est Brainiac 5 ! C’est un peu là que les problèmes commencent, parce que l’histoire perd en cohérence.

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En effet, plutôt que d’arrêter leur équipier visiblement frappé de démence, les Légionnaires, sur l’impulsion de Wildfire, semblent estimer que la priorité est d’empêcher Omega d’arriver sur Terre pour y semer le chaos. On peut légitimement penser que la menace que ce dernier représente l’emporte, mais tout de même, leur réaction est bizarre. Conclure un diptyque visiblement important, qui arrive dans un numéro « anniversaire », de cette manière est assez étrange.

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Les étrangetés continuent dans le second volet, qui propose une couverture également signée Staton et Giordano et une page d’introduction dont le style n’est pas celui de Starlin, puisqu’elle est dessinée par Joe Staton (et visiblement encrée par Dave Hunt).

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L’épisode lui-même est bizarrement construit : après la révélation du chapitre précédent, l’action débute sur Brainiac-5, qui affiche sa haine envers la Légion et l’univers tout entier avant de s’évanouir devant Karate Kid et Princess Projectra, pris d’une soudaine fièvre irrésistible.

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Le récit continue dans l’espace, où les Légionnaires tentent de ralentir la progression d’Omega. Starlin livre des planches dynamiques comme on les aime, et se montre généreux en combat, en baston, en destruction.

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Las, la créature de haine incarnée finit par arriver sur Terre. Franchissant tous les barrages posés par les héros, elle finit par faire face à Brainiac-5. Ce dernier, qui a créé Omega par le biais de la « Miracle Machine », menace de le faire disparaître en détruisant l’engin.

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C’est alors que Omega explose et se disperse aux quatre vents. On découvre que Matter-Eater Lad a absorbé la « Miracle Machine », effort qui l’a plongé à son tour dans la folie. Le récit se conclut sur Brainiac-5 qui promet d’entamer son règne sur la galaxie, tandis que Superman et Wildfire discutent de leur rôle dans la société.

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La situation est des plus détonnantes, mais le récit de Jim « Steve Apollo » Starlin s’arrête là, avec Matter-Eater Lad rendu fou et Brainiac-5 décidé à conquérir le monde. Dans le numéro suivant, Gerry Conway, nouveau scénariste, se charge en quelques pages de donner une suite à tout cela, les Légionnaires s’inquiétant de leur boulimique équipier et la sécurité arrêtant Brainiac avec douceur. Hop, évacué le problème.

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Le fin mot de l’histoire se trouve dans le lien posté par Marko. Starlin, sur l’encouragement de son ami Al Milgrom, alors responsable éditorial chez DC, notamment de la Légion, avait pitché quelques idées d’histoires et l’une d’elles, à la suite de son épisode #239, devait constituer le menu d’un DC Special Series, une collection de numéros faisant soixante-quatre pages et proposant des aventures inédites de héros maison. Mais en 1979, suite aux problèmes logistiques de l’éditeur (connus sous le nom de « DC Implosion »), l’histoire de Starlin est abandonnée. Paul Levitz, sorte de dépanneur attitré de la Légion, reçoit les planches avec pour mission d’en faire quelque chose. Le scénariste, visiblement peu encombré par des considérations morales, décide de réécrire l’histoire, d’écarter plusieurs planches, et de découper le récit en deux épisodes. Starlin n’apprécie guère, mais la rupture survient quand il apprend que Joe Rubinstein, à qui il destinait ses crayonnés, n’est pas disponible, et que Dave Hunt prend le relais. Pour le dessinateur, c’est la goutte d’eau qui met le feu aux poudres, et il décide de se retirer du projet en signant sous pseudonyme.

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De dépit, Starlin a vendu les planches qui n’avaient pas été utilisées par Levitz (et donc qui n’avaient pas été encrées). Un acheteur a demandé, en 2004, à Rubinstein de l’encrer, ce qui donne une idée de ce à quoi aurait pu ressembler ce récit s’il avait été réalisé par l’équipe prévue à l’origine (ci-dessus).

La série Superboy and the Legion of Super-Heroes a longtemps souffert d’un suivi éditorial défaillant, accumulant des retards, des lancements d’intrigues sans suite, une valse constante d’auteurs… Paradoxalement, l’arrivée de Jack C. Harris correspondra au début d’une sorte de stabilité, notamment grâce à la présence régulière de Gerry Conway au poste de scénariste. Mais il est frappant de constater que si Harris cherche à remplir ses magazines tout en donnant une conclusion à certaines intrigues, cela se fait au détriment du travail de certains auteurs.

Jim

Superboy #147 : Les origines de la Légion, et l’attentat contre R. J. Brande
Superboy and the Legion of Super-Heroes #221, 223, 224 et 227 : La saga de Pulsar Stargrave et Jim Shooter
Superboy and the Legion of Super-Heroes #237, par Paul Levitz et Walt Simonson
Superboy and the Legion of Super-Heroes #239, par Jim Starlin et Paul Levitz
Superboy and the Legion of Super-Heroes #240, par Paul Levitz, Jack C. Harris et Howard Chaykin
Superboy and the Legion of Super-Heroes #241 à 245 : « Earthwar », par Paul Levitz, Jim Sherman et Joe Staton
Legion of Super-Heroes #273, par Gerry Conway et Jimmy Janes : fin de la saga de Pulsar Stargrave
Legion of Super-Heroes: The Great Darkness Saga
Legion of Super-Heroes: An Eye For An Eye
The Legion by Dan Abnett and Andy Lanning, volume 2
Legion: Foudations, par Abnett & Lanning
Legion of Super-Heroes par Brian Michael Bendis

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On aurait pu croire que les mésaventures de Brainiac-5 rendu fou par Starlin s’étaient arrêtées aux épisodes 250 et 251, qui donnent une fin malhabile, précipitée et trahissant les intentions initiales de l’auteur. Mais en fait, l’affaire a encore eu des répercussions, assez inattendues.

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Il faut pour cela se déplacer dans les pages de Legion of Super-Heroes #273. La série a changé de titre, abandonnant la référence à Superboy, depuis l’épisode 259. C’est toujours Jack C. Harris qui est aux commandes éditoriales, avec Gerry Conway au scénario. La série accumule des récits courts, en général d’un épisode, quelques nouvelles têtes sont arrivées (à l’exemple de Blok) et certains chapitres ont été illustrés par Steve Ditko. Bref, la série suit son petit bonhomme de chemin, avec une certaine stabilité, mais sans grande ambition. Il semblerait que Harris et Conway cherchent surtout à rendre cet univers plus accessible et à gérer les affaires en cours.

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Cet épisode, dessiné par Jimmy Janes et Frank Chiaramonte, rentre dans la logique décrite plus haut, à savoir ranger les jouets et résoudre quelques intrigues qui traînent. La nouvelle présidente de la Terre, Marte Allon (la mère de Colossal Boy) décide de dissoudre l’équipe, la mort d’An Ryd (dans Superboy and the Legion of Super-Heroes #239, de Starlin) refaisant surface.

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Cette fois, c’est Brainiac, entre-temps revenu à la raison, qui est accusé. Dans la planche, des écrans vidéos reproduisent les cases de Starlin et font office de flash-back, afin de raccrocher les wagons (parce que le temps passe, mon bon monsieur…). Voyant son innocence mise en doute, Brainiac-5 décide de quitter l’équipe.

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Tandis que le ressortissant de Colu s’exile, son équipe est attaquée par une figure d’abord mystérieuse, mais qui finit par se dévoiler à Phantom Girl : il s’agit de Pulsar Stargrave, le personnage que Jim Shooter avait créé de longues années plus tôt, sans doute en prévision d’une guerre cosmique contre Mordru, et qui avait été retoqué prestement, quand le scénariste est allé prendre la direction de Marvel, en version futuriste du Brainiac informatique qui mène la vie dure à Superman.

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Cette version est celle sur laquelle Conway greffe son récit. Il revient à la proposition formulée précédemment par Stargrave, qui proposait une alliance à Brainiac-5. Mais il prend la précaution, dans les dialogues, de bien expliquer que ce verdâtre ennemi a provoqué la dépression de Brainy, ce qui a conduit ce dernier à mettre Ultra-Boy dans l’embarras, à créer un double robotique de Wildfire, à générer un hologramme de sa propre apparence cagoulée, et à précipiter Omega sur l’univers.

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Conway, des années après les faits, parvient à donner de la cohérence à des épisodes bordéliques commencés par les uns et finis par les autres, et à nouer des intrigues qui, jusque-là, demeuraient irrésolues. Certes, le potentiel de ces intrigues était grand et tout résoudre en vingt-cinq pages laisse un goût de trop peu.

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Chose étonnante, cet épisode est la conclusion de deux intrigues, celle du comploteur masqué et celle de Pulsar Stargrave. Dans les deux cas, il s’agit de deux sagas potentielles lancées par des auteurs inspirés qui, pour des raisons différentes, n’auront pas l’occasion de les mener à terme, les abandonnant à d’autres personnes guère motivées. Ces deux récits séparés trouvent ici une résolution commune, guère satisfaisante, mais qui témoigne de la volonté de Jack C. Harris de faire table rase de tout le désordre encombrant la série.

Jim

Superboy #147 : Les origines de la Légion, et l’attentat contre R. J. Brande
Superboy and the Legion of Super-Heroes #221, 223, 224 et 227 : La saga de Pulsar Stargrave et Jim Shooter
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Petit retour en arrière autour de la Légion. En 1978, la série accueille les prestations de plusieurs dessinateurs de talents, déjà connus pour d’autres belles prestations et qui laisseront par la suite d’autres chefs-d’œuvre à la postérité. Avec Simonson ou Starlin, il faut aussi compter Howard Chaykin, qui illustre un épisode publié dans Superboy and the Legion of Super-Heroes #240.

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Sous une couverture de Mike Grell encrée par Joe Rubinstein, qui met en scène le retour de Grimbor the Chainman, un adversaire spécialisé dans les pièges et concevant des moyens de retenir les Légionnaires malgré leurs pouvoirs, le fascicule contient deux histoires.

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Chaykin illustre le premier récit. La page d’ouverture montre des mains tenant une illustration sur laquelle est représenté Superboy enchaîné. Le lecteur tourne la page, a la confirmation qu’il s’agit de Grimbor, puis retrouve les héros en train de sauver les usagers d’un pont.

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Mais bien vite, les héros sont convoqués chez le Président de la Terre, qu’ils découvrent piégé dans un mécanisme menaçant sa vie.

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Leur adversaire, Grimbor, apparaît assez vite, ayant visiblement parfait son arsenal de chaînes diverses qui s’avèrent capables de retenir tous les justiciers.

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Le retour de Grimbor est directement connecté à son apparition précédente, dans les pages de Superboy and the Legion of Super-Heroes #221, un épisode écrit par Jim Shooter et dans lequel l’homme aux chaînes était sous l’influence d’une femme dénommée Charma (dans un tandem amoureux qui semble constituer une formule privilégiée de Shooter).

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Cependant, le scénario signé Paul Levitz et Jack C. Harris (déjà motivé à l’idée de donner des conclusions aux histoires des autres) nous explique les motivations de Grimbor : Charma, son alliée, a été enfermée dans une prison pour femmes. Or, l’un des « effets secondaires » de son emprise sur les hommes, c’est la capacité à nourrir la haine des autres femmes. Charma meurt sous les coups de ses co-détenues, et Grimbor se retrouve donc seul, bien décidé à se venger de la Légion.

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Dans une suite de péripéties à la crédibilité douteuse, Phantom Girl trouve un moyen de s’arracher aux liens de Grimbor, qui s’enfuit. Mais en fait, il s’avère qu’il s’agit d’un robot, le véritable criminel étant toujours caché quelque part, détenant le « vrai » président (car celui qu’on a vu est aussi un robot).

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Les héros parviennent à retrouver victime et ravisseur, le tout étant expédié assez rapidement, pour conclure un récit qui n’est pas sans rappeler, dans sa structure, l’épisode 237 dessiné par Simonson.

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L’intérêt de l’épisode réside dans la prestation de Chaykin, qui visiblement livre des planches honnêtes mais à l’investissement minimum. L’encrage est assuré par Bob Wiacek, qui n’a pas encore la finesse qu’on lui connaîtra dans les années 1980. Notons qu’il y a une planche encré par Terry Austin, la douzième. Et que les deux encreurs utilisent de la trame blanche afin de matérialiser les pouvoirs de Phantom Girl.

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Le deuxième récit de l’épisode s’intéresse au personnage de Dawnstar, recrue encore récente dans l’équipe puisqu’elle est arrivée à l’épisode 226. Le récit chronique les séances d’entraînement et les premières missions qui feront que la belle amérindienne volante sortira du lot des postulants. Graphiquement, c’est du très haut niveau, puisque Jim Sherman dessine et que Bob McLeod encre.

Jim

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Dès 1974, Ben Grimm mène des aventures en solo dans sa propre série, Marvel Two-in-One, dont la formule éditoriale reproduit celle de Marvel Team-Up (à l’image d’ailleurs de quelques séries DC, genre The Brave and the Bold), à savoir que le héros en titre s’associe avec un autre personnage pour une aventure nouvelle à chaque numéro.

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Dans l’épisode 19, daté de septembre 1976, le rocailleux bagarreur fait équipe avec Tigra. Celle-ci, apparue sous le nom de The Cat dans la série du même nom, est bientôt devenue une héroïne féline dont les aventures ont été chroniquées dans Marvel Chillers. Conformément à ses habitudes, Marvel utilise donc Two-in-One afin de faire la promotion de son héroïne.

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L’action commence alors qu’une silhouette féminine et furtive se glisse dans la chambre d’un Ben Grimm endormi. Il s’agit de Tigra qui, après avoir raconté ses origines, demande l’aide du colosse. Elle cherche à récupérer les « Null-Bands », des dispositifs extirpés des mécanismes du robot géant Tomazooma, que les Fantastiques ont affronté dans Fantastic Four #80. Après les origines de Tigra, un autre flash-back vient faire le lien avec cet épisode.

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Les objets ont été récupérés par Conklin Industries et un des chercheurs, capable de se transformer en créature mi-homme mi-félin baptisée le Cougar, compte les utiliser à de mauvaises fins. Ben accepte d’aider Tigra à récupérer ces pièces détachées au potentiel inquiétant, mais déjà des hommes de main travaillant pour Conklin surgissent (on entre comme dans un moulin dans les derniers étages du Baxter Building, décidément).

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L’action saute ensuite dans les locaux de Conklin, où un couple se dispute : Sheila et Curt ne sont pas d’accord quant à la marche à suivre pour faire avancer l’entreprise. C’est alors que Tigra et la Chose surgissent. Mais Curt a tout prévu et gaze les héros afin de les plonger dans l’inconscience. À leur réveil, ils se retrouvent attachés à un dispositif, Curt, alias le Cougar, comptant aspirer l’énergie de Ben afin d’accroître son propre pouvoir.

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Mais bizarrement, la machine ne marche pas : pas de courant. L’action se conclut par un duel entre Ben et Curt, qui prend sa forme féline. Et alors que ce dernier risque de l’emporter, un coup de feu retentit : c’est Sheila qui prend conscience de ce dont son amant est capable pour acquérir plus de pouvoir encore.

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Ce petit épisode (dix-sept pages : là encore, je reste épaté de tout ce que ces auteurs pouvaient raconter à l’époque en si peu de planches) n’est pas sans raccourci facile, mais il est agréable à lire. Il fait suite à une aventure des Fantastiques que les éditions Lug n’ont pas publié à l’époque, et il a été en toute logique également écarté du programme de Spécial Strange, la revue accueillant d’ordinaire Two-in-One. Notons que les « Null-Bands » sont une invention de l’équipe d’auteurs, puisqu’on n’en entend pas parler dans les pages de Fantastic Four #80.

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Sous une couverture de Kirby, encrée par Giacoia (avec l’aide de Romita), c’est Sal Buscema encré par Don Heck qui assure le spectacle, et ça donne des planches très agréables. Le scénario, sur une idée de Tony Isabella, est signé Bill Mantlo. On retrouve le goût de ce dernier de mélanger des intrigues super-héroïques faites de poursuites et de castagnes avec des drames humains, qui constituent souvent l’élément résolutif des premières : le couple en crise présenté ici n’est pas sans me rappeler les émules de Roméo et Juliette dans une guerre des gangs fameuse de Mantlo et Buscema (encore) racontée de Marvel Team-Up.

Jim

Il est dans la dernière intégrale qui vient de sortir, si j’avance bien dans ma pile il sera lu dans la semaine

Merci.

Voilà qui répond à Soyouz.

Jim

Je viens juste de rattraper mon retard sur le thread anniv des ff ou il pose la question. Il se rempli vite, vous êtes super productif les gars.

Celui sur Wonder Woman aussi. Et pourtant, même en commençant plus d’une semaine avant celui des FF, il est déjà dépassé. De peu, mais dépassé quand même.
:wink:

Jim

J’écris déjà plus de chroniques que les autres années, mais là Marko et Jim sont en feu. La première année, le sujet Superman n’a eu que 400 posts…^^

On était encore jeunes et inexpérimentés. On n’osait pas.

Jim

Je participe peu ces derniers temps, pas mal de boulot depuis l’année dernière. Et comme si ça suffisait pas je vais vacciner dans un centre parisien ( je croise les doigts que je bute personne). Mais c’est toujours un plaisir de venir vous lire.

Oui, la timidité, tout ça …

Ici, le sommaire du recueil fait un crochet et s’arrête sur World’s Finest #204, un épisode dans lequel Diana Prince, toujours dans une de ses immaculées tenues sexy, fait équipe avec le héros principal du catalogue, Superman. L’épisode s’ouvre sur une manifestation d’étudiants sur le point de mal tourner. Nous sommes en 1971 et le traumatisme de la fusillade de l’université de Kent, dans l’Ohio (connu en anglais sous les appellations Kent State shootings ou Kent State massacre) est encore vif.

Sous une couverture magnifique de Neal Adams, le récit, écrit par Denny O’Neil et dessiné par Dick Dillin et Joe Giella, témoigne de la gestion éditoriale de Julius Schwartz : une histoire tordue empilant les concepts de science-fiction un brin capillotractés, auxquels le scénariste ajoute une portée sociale.

Tout commence alors que Clark Kent et Diana Prince s’inscrivent à un programme informatique de rencontres (Meetic avec quarante ans d’avance). Bien décidé à passer tout de même une soirée agréable, les deux amis se retrouvent projetés dans un futur improbable, en 2171 (deux siècles plus tard, donc), où l’unique survivant, un être cybernétique, leur explique que la seule manière d’empêcher cet avenir effroyable d’advenir est de sauver la vie… d’un étudiant membre des manifestants évoqués plus haut. Les deux héros passent donc l’épisode à revenir dans le présent, à arrêter quelques délinquants, avant de sauver le John Connor local, la petite touche sociale d’O’Neil résidant dans le fait que le sauveur de l’humanité est ce chevelu dépenaillé qui jette des fleurs aux forces de l’ordre (bon, dessiné par Dick Dillin, ce n’est pas si voyant, avouons-le).

Jim